Le Rocher et DDB en redressement judiciaire

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Le Rocher et DDB en redressement judiciaire

Après un premier semestre «catastrophique» et un changement de diffusion, Marc et Sabine Larivé assurent vouloir poursuivre l'activité des maisons dont ils sont propriétaires en réduisant la voilure.

Par Catherine Andreucci
avec ca Créé le 15.04.2015 à 23h36

Le groupe Desclée de Brouwer, dont les éditions du Rocher sont une filiale à 100%, a été placé en redressement judiciaire le 9 octobre dernier, comme l'a annoncé mercredi 17 dans l'après-midi le site Actualitté. Sont concernées, outre Le Rocher, les marques Desclée de Brouwer (DDB), Le Sénevé, Lethielleux et François-Xavier de Guibert, mais pas les éditions Parole et silence, fondées par Sabine et Marc Larivé qui ont racheté Le Rocher en 2009 et DDB en 2006.

Joint par Livres Hebdo, Marc Larivé souligne que cette mesure ne marque pas une volonté de se séparer des maisons. «Nous sommes clairement dans un plan de continuation et dans une démarche pour sécuriser et restructurer l'ensemble, dans un contexte plus serein» , assure-t-il.
Depuis le début de l'année, les difficultés se sont additionnées. «Le premier semestre a été assez catastrophique, explique Marc Larivé. Nous étions dans une problématique de décroissance des nouveautés avec des retours de plus en plus nombreux. Nous avions initié une petite restructuration cet été que nous n'avons pas pu financer. Le paradoxe est que septembre est excellent avec la catéchèse, la Bible des familles... Octobre est bon également.» En janvier, le groupe a modifié sa diffusion, ce qui est un moment fragilisant pour un éditeur. Jusque là répartie entre le CDE, Volumen et la Sofédis, la diffusion de toutes les maisons du groupe a été rassemblée au CDE, diffuseur du Rocher.

Contrecoup du ralentissement général du secteur religieux


Le groupe accuse aussi le coup d'un rachat compliqué du Rocher. «La reprise n'a pas été simple», admet Marc Larivé. En dépit des efforts pour assainir la situation financière, la maison continue à perdre de l'argent. Mais la stratégie des repreneurs pour la maison n'est pas apparue clairement, ce qui a provoqué le départ du directeur général Patrick Mahé il y a quelques mois, et celui de Nathalie Fiszman, directrice littéraire du Serpent à plumes désormais en sommeil.

DDB, pour sa part, «a subi le contrecoup du ralentissement général du secteur religieux», souligne Serge Bérard, directeur général. Une réduction de la production avait été engagée, pour passer à une cinquantaine de titres en 2012, contre 70 à 80. «DDB fait 60% de son chiffre d'affaires avec le fonds. En période de difficultés, vous vous arc-boutez sur ce fonds et vous réduisez les nouveautés qui sont autant de risques», estime Marc Larivé.

Pour le groupe, «il y a un avenir possible sur lequel nous travaillons, explique Serge Bérard. Nous allons nous recentrer, limiter l'ambition en termes de production éditoriale, et redimensionner le projet à l'aune des possibilités de financement. La transition sera menée de la façon la plus douce possible pour les salariés.» Mais cela passera par des licenciements (il y en a déjà eu 5 cet été, sur l'équipe d'une trentaine de personnes), et par une réflexion sur les locaux du 11e arrondissement de Paris où sont réunies toutes les maisons.

«Notre chance est d'avoir des fonds qui génèrent une forte activité. Mais nous n'avons pas eu les financements extérieurs que nous avions jusqu'à présent», indique Serge Bérard, sans plus de précisions. Le noeud se situe manifestement dans la relation à l'homme d'affaires italien retraité, Ernesto Rossi di Montelera, investi dans le capital du groupe à hauteur de 40%. «La structure du capital n'a pour l'instant pas changé. Elle pourra évoluer dans 4 à 6 mois», dit Serge Bérard.
«C'est une étape un peu dure qui ne se passe pas comme prévu. Mais nous avons un plan de trésorerie à 6 mois qui est tout à fait crédible», affirme Marc Larivé.

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