Jeunesse

Le salon de Montreuil aux prises avec l'état d'urgence

Le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil en 2014. - Photo Olivier Dion

Le salon de Montreuil aux prises avec l'état d'urgence

Le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil tente, pour sa 31e édition du 2 au 7 décembre, de pallier les difficultés liées à l'annulation des visites scolaires, aux réticences des parents à amener leurs enfants et aux perturbations de la circulation liées à la COP21. Quatre éditeurs ont renoncé à participer.

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Par Claude Combet
Créé le 30.11.2015 à 20h09 ,
Mis à jour le 01.12.2015 à 13h29

Y aura-t-il des enfants au 31e Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, du 2 au 7 décembre ? Les parents les amèneront-ils avec eux pendant le week-end ? Ou viendront-ils seuls faire des achats pour Noël ? La manifestation qui sera inaugurée par Fleur Pellerin, ministre de la Culture, le 2 décembre dans la halle de Montreuil (métro Robespierre), est confrontée, en plein état d’urgence suite aux attentats du 13 novembre, aux risques de désertion par les jeunes lecteurs et tente de prendre des mesures pour les limiter.

Directrice du Slpj 93, organisateur de la manifestation qui a prévu cette année un hommage à Alice au pays des merveilles, Sylvie Vassallo, annonce la gratuité le premier jour, mercredi 2 décembre, et l’ouverture au public de la journée professionnelle du lundi 7 décembre. Elle a en effet clairement affiché sa volonté de maintenir le Salon en dépit des difficultés. Seule une annulation par arrêté préfectoral aurait permis le remboursement par les assurances des sommes engagées.

Des mesures de sécurité renforcées

Le 31e Salon aura lieu, avec des mesures de sécurité renforcées : un périmètre piétonnier sécurisé est prévu autour du bâtiment, avec des consignes extérieures pour laisser valises et sacs-à-dos. Portique et inspection des sacs sont prévus à l’intérieur. Difficultés supplémentaires, les intervenants aux diverses tables rondes devront arriver 45 minutes avant, tandis que les auteurs devront renoncer à leur pseudonyme pour obtenir un badge correspondant bien à leur pièce d’identité.  

Cependant, les 30 000 scolaires initialement inscrits ne viendront pas, le Ministère de l’éducation nationale ayant interdit les sorties. Pour pallier cette absence, le salon du livre et de la presse jeunesse a mis en place un dispositif particulier. Faisant parvenir des billets d’entrée aux enfants des classes, il demande dans un communiqué, aux "parents, grands-parents, grands frères et sœurs, bibliothécaires, documentalistes, animateurs, professionnels de l’enfance, et tous les adultes qui en auront la possibilité, de devenir les ambassadeurs des élèves qui ne pourront être là, à venir au Salon, leur choisir et leur acheter des livres, les leur faire dédicacer par les auteurs présents".

Des rencontres délocalisées

Parallèlement, certaines rencontres avec des auteurs ont été délocalisées dans les classes, d’autres auront lieu via Skype, d’autres encore ont été reprogrammés sur le salon, notamment le week-end et le lundi. Les équipes chargées de l’accueil des scolaires vont aussi acheter avec les Chèque-Lire – le ministère de la Culture et le Centre national du livre ont affecté 20 000 euros supplémentaires –. avec le concours des libraires tenant les stands, des livres qu’ils iront porter dans les classes.

Alors que les centres sociaux et de loisirs de la Ville de Montreuil ont également renoncé aux visites prévues, on ignore encore l'attitude des autres communes qui avaient programmé des sorties dans la manifestation.

Le Salon du livre et de la presse jeunesse pâtissant aussi de l'interdiction de la circulation sur deux tronçons des autoroutes franciliennes en raison de la COP 21, rendant la tâche plus difficile aux transporteurs, ces derniers ont anticipé et "réparti les livraisons entre samedi et mardi", selon Sylvie Vassallo.
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Dans ce contexte, quatre éditeurs ont annoncé leur défection : Larousse, Naïve, XO et Univers Poche (PKJ et Kurokawa) qui, dans un communiqué interne, "estime que, sans les enfants, les conditions d’une manifestation autour du livre pour la jeunesse ne sont pas réunies pour ce rendez-vous festif d’avant Noël mais assure le salon de son soutien". Leurs emplacements ne devraient cependant pas être vides car  "ils ont été distribués à de petits éditeurs sur liste d’attente tandis que la salle de lecture des Pépites a été agrandie", indique Sylvie Vassallo.

Parmi les éditeurs présents, certains ont laissé le choix à leurs salariés de venir ou de ne pas venir, sur une base du volontariat. D’autres ont renoncé à leur cocktail d’inauguration. Mais tous ont envoyé invitations et programmes de signatures.

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