Partant du principe que “la culture est partout à sa place”, Michel-Edouard Leclerc, président du groupement Leclerc, a annoncé, lors d'une conférence de presse, mardi 15 décembre à Paris, le développement dans ce domaine d'une stratégie multicanal à partir de 2010.
Continuant de miser sur la croissance de son réseau d'Espaces culturels, qui a vocation à rester “le fleuron de l'offre culturelle de l'enseigne”, la chaîne de grandes surfaces a prévu d'en ouvrir 26 de plus en 2010, notamment à Bourg-en-Bresse, Castres, Chinon, Fécamp, Dinan, Manosque et Rennes Saint-Grégoire, visant 230 points de vente et un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros d'ici à 2012.
A fin 2009, quinze ans après le lancement du concept, Leclerc détient 180 Espaces culturels réalisant un chiffre d'affaires de 820 millions d'euros, en hausse de 6,3% à périmètre constant et 11,4% à périmètre variable par rapport à 2008.
En croissance à fin octobre de 9,5% à perimètre constant et de 14,8% à périmètre variable, le livre reste l'activité prépondérante des Espaces culturels et devrait avoisiner 200 millions d'euros de C.A. à la fin de l'année.
Un nouveau concept de rayon culturel
Parallèlement, pour “proposer une offre là où l'implantation d'un espace culturel n'est pas envisageable”, explique Michel-Edouard Leclerc, le groupe va développer un nouveau concept de rayon culturel dans ses hypermarchés, inauguré en 2010 dans une dizaine de magasins qui dédieront entre 200 et 400 m2 aux produits culturels avec, pour les livres, entre 8 000 et 13 000 références.
Enfin, pour répondre au développement de la consommation de contenus numériques, Michel-Edouard Leclerc annonce le lancement, fin 2010, d'une plateforme dédiée dans un premier temps à la musique et à la littérature, envisageant aussi l'installation de bornes dans les magasins.
Invité à la conférence de presse, le sociologue Gérard Mermet a appuyé la démarche du président du groupement par une analyse des marchés culturels, mettant en lumière la dimension paradoxale de la démocratisation des moyens d'accès à la culture, qui s'accompagne d'une croissance des inégalités autour de ces accès.
Evoquant le “maquis culturel” ambiant, avec à la fois une diversification et une fragmentation de l'offre, il a notamment insisté sur le besoin d'accompagnement ressenti par les consommateurs et donc sur l'enjeu du maintien de médiateurs sur le terrain.
