Jean-François Lutz, Responsable de la Mission Appui à la Recherche Université de Lorraine - Direction de la Documentation. - Photo Jean-François lutz
[Les bibliothécaires de l'année 2023] Jean-François Lutz, l’open-accesseur (2/5)
Ils incarnent la diversité et le dynamisme du métier de bibliothécaire. La rédaction de Livres Hebdo a sélectionné cinq professionnels pour lesquels les lecteurs sont invités à voter, jusqu’au 29 septembre, dans le cadre du Grand Prix Livres Hebdo des Bibliothèques 2023. Deuxième portrait de la semaine : Jean-François Lutz, responsable de la Mission Appui à la Recherche, à l’Université de Lorraine.
Par
Fanny Guyomard Créé le
11.09.2023
à 16h51, Mis à jour le 14.09.2023 à 16h38
Jean-François Lutz est l’un de ces bibliothécaires spécialistes de la science ouverte, mode de diffusion du savoir qui fait débat sur les modalités de sa mise en œuvre. Parfois, il représente le CNRS au sein du Knowledge Exchange, association de six pays qui réfléchit à faire avancer l’open-access. Du bibliothécaire territorial à universitaire, il ne voit pas de rupture : « On œuvre à l’ouverture et au partage », résume-t-il de son esprit clair et pédagogue qui veut mettre la connaissance à disposition des citoyens.
École des Chartes
Ado, il se destinait à l’enseignement de l’histoire ou de la géographie. Surprise : il intègre la prestigieuse Ecole nationale des Chartes, et découvre tout un champ à labourer : le numérique en bibliothèque. « Internet ouvrait de nombreuses perspectives pour rendre accessibles leurs documents ! », se souvient-il.
L'archiviste paléographe enchaîne sur le diplôme de Conservateur des bibliothèques à l’Enssib, et prend la tête de la bibliothèque numérique de l’Université de Metz, avant de prendre le même poste à celle de Nancy. Aujourd’hui, l'homme de 45 ans est responsable de la Mission Appui à la Recherche, où il accompagne les doctorants à publier en accès ouvert. Ils sont douze bibliothécaires dans l’équipe, à informer les chercheurs voire à leur développer des outils informatiques. « Nous ne sommes qu’un appui à la recherche. Les acteurs principaux sont les chercheurs », tient-il à préciser.
Polars et apiculture
Faut-il être un pro du code pour exercer son métier ? « Pas du tout », sourit-il, qui travaille en binôme avec des informaticiens. Son côté geek, c’est quand il lit sur écran, dès leur premier jour de sortie, les polars de Michael Connelly ou de Donna Leon, romancière de Venise, ville qu’il affectionne. Un autre de ses genres littéraires de prédilection est le récit de voyage. Pour les ouvrages de théologie et de philosophie, en revanche, c’est sur papier.
Il butine aussi dans les revues de sciences de l’information et de la communication. Et s’est mis à l’apiculture. Pas si éloigné de la vision qu’il a de sa fonction : un modeste ouvrier au service de l'éclosion du savoir. Et à sa propagation.
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