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Les correcteurs médiatisent la précarité de leur situation

Les correcteurs devant le ministère du Travail, vendredi 21 avril. - Photo Hervé Hugueny/LH

Les correcteurs médiatisent la précarité de leur situation

Les correcteurs de l'édition organisent une manifestation devant le Syndicat national de l'édition ce mardi 9 janvier, juste avant une réunion entre leurs représentants et ceux des éditeurs.

Par Hervé Hugueny
avec AFP Créé le 09.01.2018 à 11h30 ,
Mis à jour le 16.02.2022 à 09h40

"Nos conditions de travail sont extrêmement précaires: travailleurs à domicile, isolés, nous avons le plus grand mal à faire valoir nos droits", explique à l'AFP Michèle Fernandez, membre du Collectif des correcteurs précaires. Ce groupement appelle à une manifestation ce mardi 9 janvier à 9 heures, devant le siège du Syndicat national de l'édition (SNE), juste avant une réunion entre leurs représentants et ceux de la commission sociale des éditeurs.
 
Dimanche soir 7 janvier, sur France Inter, en ouverture du Masque et la plume consacré à la critique littéraire, Jérôme Garcin, animateur de l'émission, avait lu une lettre de Marie Tillol, correctrice également membre de ce collectif, dénonçant aussi la dégradation de ces conditions de travail, et annonçant cette manifestation.

En réponse, le SNE a publié le lendemain un communiqué rappelant que cette réunion se situait dans le cadre d'un calendrier de négociation ouvert en octobre dernier sur "la refonte et la sécurisation" du statut des travailleurs à domicile dans l'édition de livres, et qui suit normalement son cours. "Fruit d’une concertation sérieuse et constructive, ces discussions devraient permettre une avancée concrète dans l’évolution du statut des travailleurs à domicile (TAD) dans l’édition de livres", affirme le SNE.

Après une première réunion jugée encourageante, les correcteurs, surtout des correctrices dans les faits, ont eu le sentiment au cours des rendez-vous suivant que les propositions faites restaient insuffisantes pour améliorer leur situation. D'où cet appel à manifestation, pour prendre l'opinion à témoin. Le collectif a également fait déposer deux questions parlementaires par les députés Michel Larive (La France Insoumise, Ariège) et Valérie Beauvais (Les Républicains, Marne) à Françoise Nyssen, ministre de la Culture.

7600 signatures pour la pétition

Des premières discussions avaient commencé en juin 2016, sans résultat. Depuis plusieurs années, l'application du statut des TAD, défini dans une annexe à la convention collective de l'édition, faisait déjà l'objet de discussions récurrentes entre le SNE et les syndicats de salariés.
 
"Nos CDI "zéro heure" nous contraignent à une rémunération fluctuante et à des périodes de chômage imposé non rémunéré et non indemnisé. Aucune obligation de salaire mensuel minimum n'est faite aux employeurs", déplorent les correcteurs qui ont lancé une pétition pour dénoncer leurs conditions de travail. Elle a recueilli plus de 7600 signatures dont celles de nombreux écrivains et de tous les membres de l'académie Goncourt.

Les correcteurs réclament un volume d'heures annuel garanti par contrat. Ils s'insurgent également contre l'obligation qui leur est maintenant faite de travailler sous le statut d'autoentrepreneur, "à des tarifs dérisoires, dans des conditions relevant du salariat déguisé", explique Michèle Fernandez.
 

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