La dernière Coupe du monde de football en Afrique du Sud a laissé un goût amer aux supporters et aux éditeurs. Ceux qui avaient programmé des titres à la gloire de l’équipe de France se sont retrouvés avec des piles d’invendus. Du coup, pour ce nouveau Mondial organisé au Brésil du 12 juin au 13 juillet, la production est plus contrastée. De nombreux essais à charge sur l’équipe de France et plus généralement le ballon rond sont prévus comme Knysna : au cœur du désastre, le 27 avril aux Arènes où François Manardo, l’ancien responsable de la communication des Bleus, révèle les dessous de l’affaire Knysna - du nom de la ville où les joueurs français ont refusé de descendre du bus. Arnaud Ramsay et Gilles Verdez, eux, s’attaquent à la mythique équipe de 1998 et se demandent, dans Les champions du monde 98 : secrets et pouvoir, le 17 avril aux éditions du Moment, s’il existe vraiment un lobby France 98. L’Echappée entend apporter "un contrepoint au déchaînement de la propagande sportive" avec L’idéologie sportive : chiens de garde, courtisans et idiots utiles du sport le 11 avril, tandis que Simon Maillard et Patrick Vassort dénoncent la collusion des institutions sportives avec les régimes dictatoriaux dans CIO, FIFA : le sport mortifère, à paraître le 15 mai au Bord de l’eau.

Cependant, tous les éditeurs ne boudent pas leur plaisir, ni celui des amateurs de football. Si la production est plus mesurée que pour la dernière Coupe du monde, près de 40 titres sont néanmoins annoncés. Outre les traditionnels guides officiels, beaux livres rétrospectifs, quiz et cahiers de supporters (1), la particularité de la production 2014 est le foisonnement de titres dans le rayon fiction. Louis Dumoulin imagine une uchronie qui va changer la face des cinq dernières Coupes du monde dans Des bleus dans les yeux. Ce titre inaugurera le 24 avril une ligne d’ouvrages labélisés "Desports" aux éditions du Sous-sol qui prévoient un numéro spécial de la revue le 15 mai. Télémaque traduit le polar de Leighton Gage : Le sang de la coupe (le 5 mai) se passe pendant le Mondial, quand la mère de Tico Santos, l’idole sportive du pays, disparaît mystérieusement. Justin Case, l’enquêteur de la série jeunesse, va découvrir l’envers de la Coupe du monde en dévoilant les trafics dans les favelas dans le volume 5, programmé le 7 mai chez Gründ, Voir Rio… et mourir. Mais l’ovni de la production reste Foot, samba et Brazuca, le 27 mai au Passeur, où l’acteur Francis Huster se glisse dans la peau de Brazuca, à savoir le ballon officiel de la Coupe du monde de football ! Anne-Laure Walter

(1) Voir la bibliographie du dossier Sport dans LH 987, du 28.2.2014, p. 68.