Depuis la mort de l'architecte Jan Kaplický le 14 janvier, les voix s'élèvent à Prague pour pousser la municipalité à construire un de ses projets les plus ambitieux et les plus polémiques, sa Bibliothèque nationale, surnommée la “Pieuvre” (Voir LH 716 du 11.1.2008, p. 60).

L'ex-président tchèque,Vaclav Havel, avait soutenu l'audace du projet futuriste, mais son successeur, Vaclav Klaus, avait écrit dans la presse qu'il était prêt à lui “faire obstacle de son propre corps”, et la mairie de Prague avait abandonné le projet surnommé “Crachat” ou “Mucosité de grenouille” par ses détracteurs.

Cette semaine, une manifestation de soutien née d'une initiative étudiante sur Facebook (4 738 memlbres à ce jour) a rassemblé quelque 2 000 personnes dans la capitale tchèque. Une autre est prévue la semaine prochaine.

Les professionnels saluent les critères techniques du bâtiment : “La majorité écrasante des bibliothécaires estiment qu'on n'a jamais conçu une bibliothèque aussi bien organisée”, souligne Vlastimil Jezek, l'ex-directeur de la Bibliothèque nationale.

Grand défenseur de la “Pieuvre”, limogé à cause de ses différences de vue avec la municipalité, Vlastimil Jezek souligne aussi que les locaux actuels de la Bibliothèque nationale, dans le Clementinum, un ancien collège jésuite achevé en 1723, sont totalement inadaptés.