Fiction étrangère

Les romances d'Hugo Publishing ne connaissent pas la crise

Arthur de Saint Vincent, directeur général délégué d’Hugo & Cie. - Photo Olivier Dion

Les romances d'Hugo Publishing ne connaissent pas la crise

New romance, dark romance, romantasy… Déclinant les sous-genres de la romance, Hugo Publishing s'impose régulièrement dans les meilleures ventes avec des fictions traduites, alors même que la littérature étrangère peine en général à s'y faire une place. Son président, Arthur de Saint Vincent, revient sur la stratégie d'une maison en pleine croissance.

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Par Souen Léger
Créé le 13.06.2023 à 16h08

Dans le paysage de la fiction étrangère marqué par un déclin des ventes ces dernières années, Hugo Publishing, qui se consacre notamment à la romance et à ses sous-genres, fait figure d'exception. 

"Nous sommes complètement épargnés car notre marché, celui de la romance et de la new romance, est en très forte croissance avec certes l'arrivée de la "french team" – des autrices comme Morgane Moncomble, C.S Quill, Laura S. Wild – mais aussi des Américaines qui fonctionnent encore très bien", confirme Arthur de Saint Vincent, président de cette maison fondée en 2005 par Hugues de Saint Vincent. Ainsi Colleen Hoover, star de la romance aux États-Unis éditée en France par Hugo, vend 50 000 exemplaires par semaine de sa backlist. "Au-delà du marché anglophone, nous cherchons des autrices un peu partout en Europe, notamment en Espagne", précise l'éditeur.

En 2022, la maison revendique un chiffre d'affaires de 42 millions d'euros, contre 32 millions d'euros en 2021. Avec 36 occurrences, Hugo Publishing fait également partie des douze maisons présentes à dix reprises ou plus dans le Top 100 des meilleures ventes entre 2012 et 2022 avec des titres étrangers (voir LH Le magazine n°32, p.38-39). Une présence qu'il doit à ses best-sellers tels que 365 jours de Blanka Lipinska (2021-22), Calendar Girl d’Audrey Carlan (2017-18), After d’Anna Todd (2015), ou encore Beautiful Bastard de Christina Lauren (2013).

Un marché à maturité 

"Le marché de la romance arrive à maturité. Afin d'anticiper une future baisse, nous développons des genres cousins de la new romance, notamment la romantasy (une histoire d'amour se déroulant dans des univers fantasy et surnaturels, NDLR)", explique Arthur de Saint Vincent qui observe une montée en puissance des thèmes liés à la mythologie. "Le marché ésotérique, qui est en croissance, éclabousse la littérature", estime l'éditeur citant les succès de la saga Hadès et Perséphone de Scarlett St. Clair (Hugo Roman, 2022), vendue en grand format à 330 000 exemplaires (source GfK), ou encore de la série de bandes dessinées Lore Olympus de la Néo-Zélandaise Rachel Smythe (Hugo BD, 2022-2023), issue de la plateforme Webtoon où elle fait un carton. 

S'adressant à un lectorat essentiellement féminin, dans la tranche des 18-35 ans, la maison mise en outre sur la dark romance. Un phénomène d'édition révélé par le roman Captive de Sarah Rivens, publié en 2022 par Hachette, mais dont les ressorts, basés sur une érotisation de la maltraitance, posent question. "Paradoxalement, ces livres sont lus par des filles beaucoup plus jeunes", indique Arthur de Saint Vincent qui souhaite "éviter la violence gratuite" et se dit "intransigeant sur la forme". Paru en janvier 2023 dans la collection "Hugo poche", Nymphéa et la chambre rouge, de Margherita Gabbiani, explore cette veine. Initialement tiré à 4000 copies, il s'en est vendu près de 27 000 exemplaires. 

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