Lille

Coup de jeune pour la plus vieille librairie lilloise. Durant cinquante jours, du 24 juin au 16 août, Meura a gardé son rideau baissé afin de se refaire une beauté. Murs, sols, plafonds, électricité, chauffage, mobilier, tout a été rénové. "En premier lieu, il s’agissait de remettre aux normes le local, qui n’avait pas bougé depuis les années 1980, indique Lilya Aït Menguellet, qui a racheté Meura en 2009. L’autre objectif consistait à rendre la librairie plus fonctionnelle et confortable et à en aérer le stock." La surface commerciale de 40 m2 a donc été agrandie grâce à l’intégration d’une cour de 20 m2 déjà couverte, qui servait jusque-là de réserve et qui a permis à la libraire d’aménager un espace d’accueil, qui abrite désormais livres, fauteuils et futures rencontres.

Parallèlement, l’assortiment, qui comptait 9 800 références avant les travaux, s’allégera progressivement pour atteindre 7 500 à 8 000 titres. Un amaigrissement qu’accompagne une réorganisation des rayons afin de "rendre Meura un peu moins universitaire pour mieux accentuer sa spécialité sciences humaines, précise Lilya Aït Menguellet. J’aspire à développer une librairie savante mais accessible, qui s’intéresse à tous les sujets, même les plus inattendus, et s’adresse à tous les curieux avec bienveillance, sans les culpabiliser ni revendiquer un aspect militant, le tout dans une ambiance bon enfant." Les pôles géographie et histoire bénéficient d’un nouveau classement afin de valoriser les essais et de mettre en lumière "les points de vue transversaux qui émergent de plus en plus". Dans la même optique, le rayon linguistique devrait changer de nom, l’espace pour les manuels de droit est réduit au profit des essais juridiques tandis que les domaines en politique et économie sont enrichis, afin notamment de répondre au retour de Sciences po dans le quartier. Couleurs et mobiliers concourent également à cette nouvelle orientation, qui veut conjuguer sérieux et fantaisie : le pin et le rouge porto se côtoient et l’austérité des bibliothèques est adoucie par les lignes tordues et les couleurs vives des luminaires.

Soutenu par le CNL, qui a accordé un prêt de 15 000 euros, par la région et la Drac, le projet, dont le coût s’est établi à 57 000 euros, a aussi rencontré les faveurs des particuliers, qui ont apporté plus de 9 000 euros via un financement participatif. Cécile Charonnat

25.08 2017

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