Disparition

Mort du poète et linguiste libanais Saïd Akl

Timbre émis par la poste libanaise à l’occasion du centenaire de Saïd Akl. - Photo DR

Mort du poète et linguiste libanais Saïd Akl

Il avait inventé un alphabet libanais en 37 caractères latins. Certains de ces poèmes sont devenus des chansons symbolisant le nationalisme arabe.

Par Vincy Thomas,
avec afp Créé le 28.11.2014 à 18h25

Le poète libanais Saïd Akl, connu pour avoir inventé un “alphabet libanais” en caractères latins, est décédé vendredi à l'âge de 102 ans, a annoncé l’agence nationale d’information (ANI).

Né en 1912 dans la ville chrétienne de Zahlé, reconnaissable à sa chevelure blanche en bataille, il était un farouche défenseur de la spécificité libanaise, insistant sur l’héritage phénicien du pays et rejetant avec force son appartenance arabe. Il a inventé ainsi un “alphabet libanais” en 37 caractères latins, estimant que le dialecte devrait être indépendant de l'arabe.

Il a toutefois entretenu avec cette langue un rapport quasi-schyzophrénique, écrivant de nombreux poèmes devenus de célèbres chansons symbolisant le nationalisme arabe.

Parmi les plus connues, celle chantée par la diva libanaise Feyrouz, “Zahrat al-Madaen”, la Fleur des villes, dédiée à Jérusalem après l’occupation israélienne.

Parfaitement francophone, Saïd Akl a écrit deux recueils en français, L’Or est Poèmes et Sagesse de Phénicie.

Deux ouvrages disponibles en français évoquent le poète: Saïd Akl, poète libanais de Jean Durtal, publié aux Nouvelles éditions latines en 1970, et L’idée de langue libanaise d’après Saïd Akl d’Arkadiusz Plonka, édité chez Geuthner en 2004.

Le poète avait également créé un prix littéraire dans les années 70 pour récompenser le meilleur essai en langue libanaise.

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