Paris

Installée depuis 1996 rue de Dunkerque, à Paris (10e), la librairie Nordest sera reprise le 1er juillet par deux libraires expérimentées: Charline Vincent-Lucas et Marine Boutin Etchecopar. Diplômée de l’IUT Métiers du livre de Saint-Cloud, la première affiche douze ans d’expérience au Divan (Paris 15e), "du poste de stagiaire à celui d’adjointe à la direction, chargée de la fiction". Et la seconde, après des études d’histoire et à l’IUT édition-librairie de Bordeaux, et une expérience de modiste, a travaillé comme "extra" en librairie, notamment au Divan où elle a rencontré sa future associée, avant de devenir libraire à plein temps à partir de 2014, d’abord à L’Usage du monde (Paris 17e), puis à Comme un roman (Paris 3e). Les deux femmes, âgées respectivement de 37 et 38 ans, succèdent ainsi, avec le soutien du Centre national du livre et de l’Adelc, à Patrick Bousquet, qui a fondé Nordest en 1996, juste après la fermeture dans le quartier de la Librairie parisienne de la radio, où il travaillait depuis 1988. "Nous recherchions une librairie généraliste à taille humaine, explique Marine Boutin Etchecopar. Non seulement pour des raisons de moyens, mais aussi pour pouvoir rester sur le terrain et ne pas être mobilisées par la gestion." Figurant au 318e rang du dernier classement Livres Hebdo des librairies (1), Nordest réalisait en 2017, dans un local de 85 m2 avec trois personnes, un chiffre d’affaires de 583 000 euros. Ayant "grandi aux chiffres" au Divan, Charline Vincent-Lucas entend "garder la rigueur apprise, tout en profitant de la latitude qu’offrent les petites et moyennes librairies, notamment pour affirmer [leurs] choix propres". "Complémentaires sur les rayons" avec, pour Charline Vinvent-Lucas, la littérature et la BD et, pour Marine Boutin Etchecopar, la jeunesse, les sciences humaines et le pratique, les deux libraires estiment qu’il y a encore "un potentiel de développement pour Nordest sachant que le quartier évolue et ne regorge pas de librairies, les plus proches étant Gibert Joseph et des spécialisées, Barbe rousse en BD ainsi que La Dimension fantastique". Elles ont déjà pour projets de "moderniser la jeunesse, avec une offre plus graphique, et d’étoffer le rayon BD, actuellement sous-dimensionné", mais aussi de "renforcer la dimension librairie de quartier avec de nouveaux partenariats et des rencontres autour d’ateliers, par exemple". Pour autant, "pas question de bouleverser la librairie qui marche bien", assurent les deux futures gérantes qui maintiennent l’effectif en reprenant le salarié en place. Clarisse Normand

(1) LH 1175 du 25.5.2018, p. 23.

14.06 2018

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