11 mai > Essai France

Le sexe, ce sont les écrivains qui en parlent le plus. Enfin pas tous. Iman Bassalah en a choisi quelques-uns pour cet essai gentiment leste qui a le mérite de ne pas tourner autour du pot. Après un premier roman en 2012 (Hôtel Miranda, Calmann-Lévy), la journaliste qui vit entre la France, la Tunisie et l’Italie est allée fouiller dans les papiers, les biographies et les témoignages d’auteurs illustres. Des papiers pas si intimes que cela puisque tout a été publié. Tout réside ici dans le traitement du sujet et dans le choix des personnages.

Sur ce podium très privé défilent Mme de La Fayette drapée dans ses élans du cœur, Jean de La Fontaine en fabuliste libertin, George Sand entre Chopin et Musset, Colette qui explore la nudité entre Willy et Missy, Proust qui avance masqué en décrivant son masque ou Marguerite Duras qui considérait qu’en amour il valait mieux être trois pour être au moins deux. Elle fit d’ailleurs un ménage à trois avec Yann Andréa : elle, lui et l’écriture.

En la matière, c’est Victor Hugo qui décroche le pompon. Iman Bassalah nous montre que ce féministe qui n’aimait que les femmes soumises à son désir fut une légende du siècle pour les servantes, les cuisinières, les comédiennes et les prostituées.

Sur ce sujet scabreux, Iman Bassalah a réussi un livre qui touche juste, sans voyeurisme, en observant ces grands fauves du langage à travers la pudeur des jalousies. Car derrière cette recherche du secret, il y a une vraie passion pour la littérature, pour l’écriture et pour ce qui ne se dit pas tout en le disant. Après l’avoir lu, on s’aperçoit que ces écrivains sont vraiment des obsédés. Mais surtout par le texte. L. L.

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