Outreau sur grand écran

Philippe Torreton dans le rôle d'Alain Marécaux et Wladimir Yordanoff

Outreau sur grand écran

Chronique de mon erreur judicaire : une victime de l'affaire d'Outreau d'Alain Marécaux (Flammarion) est réédité pour l'occasion.

Par Vincy Thomas
avec vt Créé le 15.04.2015 à 22h43

Alain Marécaux avait raconté son calvaire judiciaire dans Chronique de mon erreur judicaire : une victime de l'affaire d'Outreau, paru en 2005 chez Flammarion. Le livre a été réédité le 28 août, avec une nouvelle couverture : le visage de l'auteur remplace les couloirs de prison.

Le film Présumé coupable sort en salles le 7 septembre et est directement inspiré des faits relatés dans ce livre : huissier de justice, Alain Marécaux fait partie des dix-sept accusés du procès de pédophilie d'Outreau. Il raconte son arrestation, ses incarcérations, sa descente aux enfers (maladie, grève de la faim), son procès et le verdict. Il raconte aussi sa vie privée anéantie, sa vie professionnelle gâchée. Malgré une condammation en première instance, il nie les faits qu'on lui reproche et attend le procès d'appel, où il est innocenté.

Le réalisateur Vincent Garenq précise qu'il n'avait pas "l'ambition de traiter de l'affaire d'Outreau, mais a la volonté de faire réfléchir et de montrer comment, en France, un individu qui avait une vie rangée et qui ne demandait rien à personne a vu son existence basculer du jour au lendemain. Et comment il est passé d'un homme respecté et respectable à un violeur d'enfant."

"C'est en lisant le journal écrit par Alain Marécaux en détention que j'ai vraiment découvert l'affaire d'Outreau. On découvre dans ce livre, à l'échelle intime d'un homme, la mesure des incohérences, des absurdités et la dimension kafkaïenne de cette affaire" avoue-t-il.

Après s'être longuement documenté sur l'affaire Outreau, avoir étudié de près le dossier d'instruction et lu de nombreux témoignages délivrés par les compagnons de fortune d'Alain Marcéraux, le cinéaste a ensuite contacté Alain Marécaux afin d'imaginer avec lui une adaptation cinématographique. L'ancien accusé d'Outreau a alors suivi de près le réalisateur tout au long de l'écriture du scénario. L'avocat de Marécaux est lui aussi intervenu pendant la préparation du film pour éclairer certains aspects dans cette affaire. S'il n'y a aucune fiction dans le film, Garenq a eu besoin de Marécaux pour combler les vides qui n'étaient pas dans son livre, qui s'arrêtait au premier procès.

Cela donne un film très sec et nerveux, sans musique. L'émotion provient en grande partie par cette épure visuelle et par l'interprétation saisissante de Philippe Torreton.

L'affaire d'Outreaux a donné lieu à de nombreuses publications depuis 2005 (voir notamment Livres Hebdo n°649 daté du 9 juin 2006).

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