10 avril > Essai France

Quoique méconnu du grand public, Michel Leiris (1901-1990) a marqué la littérature du XXe siècle, tout comme Mandiargues, Michaux, Ponge, Jouve… qui accomplirent une œuvre à la fois considérable, croisant les genres, et "dans l’amitié de la peinture". Ils furent traversés aussi par les passions et les drames de l’époque, Leiris surtout.

Poète, écrivain lancé dans une entreprise autobiographique unique, celle de L’âge d’homme et de La règle du jeu, qui culmine dans Le ruban au cou d’Olympia (Gallimard, 1981), où cet écrivain réputé difficile d’accès acquiert une lisibilité et un dépouillement absolus. Essayiste, homme engagé, Leiris fut également ethnographe et auteur de L’Afrique fantôme (1934) et du volume Afrique noire qui honora, en 1967, la collection "L’univers des formes" imaginée par André Malraux. Par goût, par culture, Leiris connut et célébra les plus grands artistes de son temps : Masson, Miró, Man Ray, Picasso, Giacometti, Lam, Bacon…

Un quart de siècle après sa mort, alors que l’œuvre de Leiris entre peu à peu dans la "Bibliothèque de la Pléiade", c’est tout cet univers d’exception qu’a désiré présenter le Centre Pompidou-Metz, dans une exposition (du 3 avril au 14 septembre 2015). Le catalogue qui en découle prend la forme d’un déroulé chronologique, avec, s’y rattachant, quelques thèmes majeurs du corpus leirisien : l’art tauromachique, par exemple, dont il fut un aficionado éclairé.

On espère que cette entreprise donnera à nombre de lecteurs l’envie de (re)découvrir l’écrivain, que l’exposition circulera et que des expositions similaires viendront célébrer d’autres illustres méconnus : Mandiargues, surtout, dont l’univers était proche de celui de Leiris. J.-C. P.

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