Adaptations

Roth, Shinkai et Gramellini pour passer la nouvelle année au cinéma

American Pastoral, Your Name, Fais de beaux rêves

Roth, Shinkai et Gramellini pour passer la nouvelle année au cinéma

American Pastoral, Your Name et Fais de beaux rêves concluent l'année des adaptations. Avec, en plus, cette semaine dans les salles, Hedi, film tunisien, dont l'acteur principal est aussi poète et traducteur.

J’achète l’article 1.5 €

Par Vincy Thomas,
Créé le 27.12.2016 à 18h57

L'immense écrivain américain Philip Roth est rarement adapté au cinéma. Parmi les sorties en salles du 28 décembre 2016, American Pastoral, la transposition du roman Pastorale américaine (Gallimard) par Ewan McGregor, dont c'est le premier film en tant que réalisateur, fait ainsi figure d'événement. Jusqu'ici quelques unes des œuvres littéraires du romancier avaient atteint le grand écran: Goodbye, Columbus en 1969, Potnoy et son complexe en 1972, La couleur du mensonge, d'après La Tache, en 2003, Elegy, inspiré de La bête qui meurt en 2008, et En toute humilité, adaptation du Rabaissement, en 2014. 

American Pastoral est le récit d'une famille qui nage dans le bonheur du rêve américain jusqu'au moment où le bégaiement de la fille unique d'un couple parfait provoque le déraillement de cette belle mécanique dans une Amérique qui va plonger dans le chaos des révoltes civiques et de la guerre du Vietnam.
 
Video

Sans aucun doute l'un des meilleurs films de cette fin d'année, Your Name a surtout été le film le plus vue de 2016 au Japon, hissant son réalisateur Makoto Shinkai à la hauteur de Hayao Miyazaki. L'ancien étudiant en littérature japonaise, passionné de mangas, a fait coup double en sortant simultanément au Japon le film d'animation et le roman qu'il avait écrit avant d'en tirer un scénario. Le livre a été publié chez Kadokawa. En France, l'auteur a été notamment publié chez Kaze Manga (Les enfants d'Agartha et The Garden of words). Pour Your Name, un numéro spécial d'Anime Land est en kiosque depuis le 14 décembre.

Entre romantique et fantastique, le film suit deux lycéens qui vivent deux existences opposées: Mitsuha s'ennuie dans sa ville perdue au milieu des montagnes tandis que Taki se lasse de sa vie stressante tokyoïte. Alors qu'une étrange météorite s'approche de la terre, les deux jeunes gens, mystérieusement, prennent la place de l'autre le temps d'un rêve. Tantôt dans leur propre corps, tantôt dans la peau de l'autre, ils vont essayer de comprendre à quoi rime cet étrange jeu du destin.
 
Video

Fais de beaux rêves a ouvert la Quinzaine des réalisateurs à Cannes. Marco Bellocchio adapte ici le roman italien Fais de beaux rêves, mon enfant, livre autobiographique Massimo Gramellini (Robert Laffont vient de le rééditer en novembre). Le cinéaste a été fasciné par l'histoire vraie, même s'il a préféré rester fidèle au livre plutôt que s'approprier son sujet.

Le film se déroule sur différentes époques. En 1969, Massimo, neuf ans, perd sa mère dans des circonstances mystérieuses mais refeuse d'accepter sa disparition. Plus de vingt années passent. Il est devenu journaliste mais son passé le hante. La vente de l'appartement de ses parents va réveiller ses blessures. 

Enfin signalons la sortie de Hedi, un vent de liberté de Mohammed Ben Attia, prix du meilleur premier film et prix d'interprétation masculine à Berlin. L'acteur principal, Majd Mastoura, est poète et membre du mouvement culturel alternatif tunisien Street Poetry, qui vise à promouvoir l'écriture en dialecte tunisien, notamment en organisant des sessions de lectures ou en traduisant des livres destinés aux lecteurs tunisiens. Majd Mastoura traduit actuellement La "chose publique" ou l'invention de la politique du politologue Philippe Dujardin (Chronique sociale, 2011).

Les dernières
actualités