Sélection du Reader’s Digest en redressement judiciaire

Sélection du Reader’s Digest en redressement judiciaire

Le nouvel actionnaire espagnol invoque la crise de la presse, de l’édition et de la vente à distance.

Par Hervé Hugueny
avec afp Créé le 18.12.2013 à 17h55

Le groupe espagnol SAPE, actionnaire de l’ancienne filiale française de Sélection du Reader’s Digest, a déclaré l’entreprise en cessation de paiement au tribunal de commerce de Créteil, qui l’a placée en redressement judiciaire selon un communiqué cité par l’Afp.
 
“Sous la pression conjuguée de trois secteurs économiques en crise profonde –la presse, l'édition et la vente à distance–, Sélection Reader’s digest France enregistre depuis plusieurs années une baisse de son chiffre d'affaires. Les différents plans de sauvegarde de l'emploi mis en place depuis une décennie n'ont pas permis de redresser la situation de façon significative”, explique Hanno Schwarzenegger, PDG de Club international du livre France, la société qui exploite le mensuel et l’activité éditoriale, toujours sous la marque Sélection conservée sous licence.
 
“Face à la réalité financière extrêmement préoccupante de cette fin d’année, il est apparu à la direction que la protection du tribunal de commerce restait le seul choix possible pour trouver des leviers nécessaires à son redressement”, estime le dirigeant qui précise que la société continuera “à servir ses abonnés et ses clients et à livrer ses magazines et différentes publications”
 
SAPE (SA de Promoción y Ediciones), spécialiste de la vente à distance qui avait déjà racheté la filiale ibérique de Sélection, a repris la branche française en mai dernier, de même que les filiales finlandaise et scandinave. Le P-DG Emmanuel Lecoq, qui se montrait confiant sur les perspectives de relance avec le nouvel actionnaire, a été écarté quelques semaines plus tard. Sollicité par Livres Hebdo, Hanno Schwarzenegger n’a pu être joint.
 
La branche française de Sélection connaît une activité très chahutée depuis plusieurs années, avec des pertes cumulées de plusieurs dizaines de millions d’euros, comblées par d’importantes réinjections de capital. En 2007, il employait 210 personnes et réalisait un chiffre d’affaires de 86,1 millions d’euros, tombé à 39,5 millions d’euros en 2012, avec 91 personnes, mais avec un exercice toujours en déficit, à -2,5 millions d’euros.

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