Polémique

Turin : un éditeur néofasciste exclu du salon du livre

L'affiche du salon du livre de Turin 2019 - Photo Salon du livre de Turin

Turin : un éditeur néofasciste exclu du salon du livre

La maison Altaforte, qui présentait un livre d’entretiens avec le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini, a été exclue du Salon du livre de Turin en raison de ses affinités avec un mouvement néofasciste.

Par Nicolas Turcev
avec AFP Créé le 09.05.2019 à 18h00

La maison d'édition ouvertement néofasciste Altaforte a été exclue du Salon du livre de Turin, qui s'est ouvert jeudi 9 mai, ont annoncé les organisateurs, après deux jours d’une intense polémique concernant sa participation à la manifestation. "Le contrat a été annulé", a déclaré Silvio Viale, président de l'association organisatrice de ce salon international, qui se tient chaque année à Turin, dans le nord-ouest de l'Italie.

Cette décision fait suite à un dépôt de plainte, la veille, de la région Piémont et de la ville de Turin contre Francesco Pollachi, fondateur et président d’Altaforte, pour apologie du fascisme, un délit passible de six mois à deux ans de prison en Italie. Réputé proche du mouvement néofasciste CasaPound, l’éditeur a affirmé dans les médias que Benito Mussolini était le "meilleur homme d’Etat italien" et a jugé qu'"un peu de dictature" ne faisait "pas de mal".

Altaforte dérange auteurs et éditeurs

Plusieurs éditeurs et auteurs s'étaient élevés contre la présence d'Altaforte au salon, qu'ils considèrent comme une tribune offerte à l'extrême droite. Certains, comme le collectif d'écrivains italiens Wu Ming ou le dessinateur Zerocalcare, avaient annoncé qu'ils boycotteraient l'événement. Dans une lettre adressée lundi au comité d'organisation, une survivante de la Shoah et le directeur du musée d'Auschwitz, Piotr Cywinski, ont réclamé le retrait du stand d'AltaForte sous peine d'annuler leur venue.

Malgré son exclusion, Francesco Pollachi s’est présenté jeudi matin aux portes du salon en brandissant Je suis Salvini, le livre d'entretiens avec Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur et patron de la Ligue (extrême droite), qu'il a édité et qu'il comptait présenter sur son stand. "Si vous avez encore à cœur la liberté d'expression, je vous attends", avait-il écrit plus tôt sur sa page Facebook.

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