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Un 12 août "extraordinaire" pour les libraires québécois

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Un 12 août "extraordinaire" pour les libraires québécois

Lancée en 2014 par deux auteurs québécois, l'opération "le 12 août, j'achète un livre québécois" a dépassé cette année toutes les espérances des libraires, nombreux à mettre en valeur la littérature de la Belle province.

Par Marine Durand,
Créé le 13.08.2015 à 21h05 ,
Mis à jour le 17.08.2015 à 11h00

"Noël avant l'heure", "une journée exceptionnelle", des ventes "multipliées par deux"... Mercredi, l'opération "le 12 août, j'achète un livre québécois", lancée à l'été 2014 par deux auteurs et renouvelée cette année, a tenu toutes ses promesses. Jeudi, toutes les librairies contactées par Livres Hebdo se félicitaient d'une très forte affluence pour la période, et de ventes en hausse, en grande majorité de littérature québécoise.

"Les gens venaient clairement pour acheter des livres québécois", constate Gisèle Nadeau, gérante de la librairie La Liberté, à Québec, encore stupéfaite du succès de l'événement. "La littérature a été plébiscitée, mais les gens ne se sont pas concentrés sur les nouveautés, nous avons aussi vendus beaucoup de livres du fonds. Et certains lecteurs ont acheté pour toute leur famille !" Cet enthousiasme devant le succès de l'événement initié par Patrice Cazeault et Amélie Dubé s'est clairement ressenti dans les ventes : "Par rapport au 12 août 2014, nous avons plus que doublé notre chiffre d'affaires", se félicite la libraire.

De même chez Olivieri, à Montréal, qui a surtout vu défiler des habitués, "il est encore trop tôt pour faire un bilan chiffré, mais la fréquentation était bien plus importante que d'habitude", note Josianne Letourneau. Si ses clients n'ont pas acheté exclusivement des livres québécois, elle a remarqué "qu'ils faisaient attention à en avoir au moins un dans la pile". Comme plusieurs de ses collègues, la libraire espère voir le "douzou", apparu comme une bénédiction dans un contexte de crise du secteur du livre québécois, se pérenniser. "C'est un peu une Saint-Valentin du livre, un moment pour dire aux livres et aux auteurs québécois qu'on les aime."

Remises et tables thématiques

Si le succès de cette "journée du livre québécois" doit en grande partie à sa forte médiatisation, plusieurs librairies avaient décidé de s'impliquer et de jouer le jeu à fond. Ainsi la librairie Monet, à Montréal, avait anticipé l'événement en postant régulièrement sur Facebook, depuis le 6 août, les recommandations de ses libraires. "Nous avons aussi créé des affiches et des vitrines spécifiques qui ont porté leur fruits : toute la journée, les clients entraient en disant "je viens acheter mon livre québécois"", explique Anne-Pascale Lizotte, responsable du développement culturel, qui n'hésite pas à comparer la journée à un "Noël en plein mois d'août."

Chez Pantoute, à Saint-Roch, un geste supplémentaire avait été fait en faveur des clients puisqu'une remise de 10 % était accordée sur tous les livres québécois. De quoi dynamiser les ventes : "90 % des livres que nous avons vendus étaient des livres québécois, cela a dépassé nos attentes", détaille Marc-Antoine Vohl-Julien, assistant gérant de la librairie, qui enregistre des ventes multipliées par deux par rapport à l'année précédente. "C'est important que les gens se rendent en librairie, qu'ils soutiennent les auteurs québécois."

Sur la page Facebook de l'événement, qui a rassemblé plus de 12 000 amis, Patrice Cazeault, l'un des co-organisateurs, dressait lui aussi un bilan plus que positif de cette 2e édition. "Vous avez répondu en masse à notre appel et on ne pouvait espérer plus grand engouement de votre part", écrit l'auteur, avant d'encourager les retardataires à faire un geste envers le secteur du livre : "N'oubliez pas, si vous n'avez pas eu la chance de participer aujourd'hui, vous pouvez le faire un autre jour. Le 12 août peut se prolonger longtemps. On l'a vu l'an passé !"

Le 12 août 2014, la vente de livres québécois avait connu une augmentation de 23 % par rapport à la même journée de 2013, selon les données recueillies par la Société de gestion de la banque de titres de langue française (BTLF).

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