La médiathèque José-Cabanis, à Toulouse, inaugure le 22 octobre sa "Music box". Installé dans le pôle musique, cet espace insonorisé de 12 m2 équipé d’une batterie numérique, d’une guitare électrique et d’une guitare basse avec ampli, d’un petit fonds de méthodes sur DVD ainsi que d’un poste informatique pourvu d’un logiciel de musique assistée par ordinateur, permettra aux utilisateurs de jouer, de répéter, de composer et de s’enregistrer.
La Music box est accessible gratuitement, sans réservation, à raison d’une heure trente par jour et par personne. Ce service, qui s’inspire de la célèbre Library 10 à Helsinki, spécialisée en musique et laissant une large place aux pratiques d’amateurs (1), reste encore rare dans les bibliothèques françaises. Il vient compléter l’offre en musique déjà très fournie du réseau des bibliothèques toulousaines. Si, comme partout ailleurs, les CD sont délaissés, les prêts des documents musicaux, tous supports confondus, se portent bien et représentent plus de 10 % des prêts globaux réalisés sur l’ensemble du réseau. Le prêt d’instruments de musique, lancé à la rentrée 2015, remporte un franc succès. A un point tel que le nombre d’instruments en prêt est passé de 8 à 20 récemment et pourrait atteindre une trentaine de pièces d’ici à la fin de l’année, avec notamment des guitares pour gauchers. Le fonds de 300 vinyles, proposé depuis 2014 à la bibliothèque Saint-Cyprien, a lui aussi trouvé son public et a totalisé plus de 1 200 prêts en 2015. Devant ce succès, une offre de vinyles devrait bientôt voir le jour à la médiathèque José-Cabanis.
Est-ce la preuve que la musique en bibliothèque est loin d’être moribonde, comme cela a parfois été annoncé un peu trop hâtivement ? "Nous avons mené une réflexion qui nous a conduits à investir le champ de la musique différemment, en permettant à l’usager de devenir acteur plutôt que consommateur, explique Lidwine Harivel, directrice de la lecture publique et des bibliothèques de Toulouse. Il est essentiel que la médiathèque continue d’encourager les pratiques culturelles sous toutes leurs formes. Il n’était pas envisageable qu’avec la baisse du prêt de CD la musique disparaisse progressivement de notre offre."
Véronique Heurtematte
(1) Voir "Service à la finlandaise", LH 933, du 7.12.2012, p. 20-21.
