Un mois après le sinistre, la BU de Lille III fait le bilan

Un mois après le sinistre, la BU de Lille III fait le bilan

Des ouvrages définitivement perdus, un préjudice intellectuel important. Mais grâce à un personnel mobilisé, les pertes sont moins lourdes que prévu.

Par Vincy Thomas
avec vt Créé le 15.04.2015 à 21h52

Le 8 février, le Service commun de documentation de l’université Lille III a reçu le ciel sur la tête (et surtout sur les ouvrages de référence en histoire de l’art et en urbanisme). La fonte des neiges transperce un toit ironiquement en cours de travaux pour améliorer son étanchéité.

Lorsque les équipes découvrent le sinistre, le personnel est en grève et ne fonctionne qu’à 20% de ses effectifs. Selon Cécile Martini, en charge de la réserve interuniversitaire des livres anciens et précieux, de la politique documentaire et de NordNum, on recense alors « 2 500 livres endommagés, dont 80 (imprimés sur papier glacé) assez gravement ». L’ennemi est désormais le champignon et la moisissure. Tout au long des journées qui suivent, les membres de la «cellule de crise », « cadres A comme cadres C », s’ingénient à trier les livres et une dizaine d’entre eux utilisent du papier absorbant pour sécher les plus abîmés.

Finalement, 2 300 livres ont subit des dégâts, essentiellement sur leur couverture. Mais une cinquantaine, bien que remis en rayons, sont « atrocement déformés » , « quinze autres sont inutilisables, à cause de pages collées entre elles », et « trois ou quatre d’entre eux sont perdus définitivement, prêts à être pilonnés », se désole Cécile Martini.

La perte s’élève à « cinq ou six mille euros » si l’on prend en compte que certaines œuvres irrécupérables sont aujourd’hui épuisées. Le préjudice intellectuel est évidemment inestimable, notamment avec des publications rares des éditions Citadelles et Mazenod.

Un diagnostic assez lourd mais qui n’a pas touché les fonds patrimoniaux, abrités ailleurs. Dans le cadre d’un communiqué appelant à soutenir les SCD de la BU de Lille III, l’ABF (Association des bibliothécaires de France) en a profité « pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’urgence d’une politique ambitieuse dans le domaine de la documentation universitaire. Le récent sinistre dont a été victime la bibliothèque de l’université de Lille 3 illustre malheureusement le retard persistant des bibliothèques universitaires françaises.»

15.04 2015

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