2 NOVEMBRE - ROMAN Etats-Unis

Anna Quindlen- Photo MARIA KROVATIN/JC LATTÈS

Dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, Mary Beth Latham est une working mum quadragénaire, paisible et épanouie, tout entière vouée à sa tribu : Glen, un mari ophtalmologiste, et trois enfants adolescents, Ruby, 17 ans, et les jumeaux Alex et Max, 14 ans. Cette ancienne éditrice indépendante, reconvertie en paysagiste, organise un emploi du temps saturé autour de sa famille, entre cours de batterie de l'un, entraînements sportifs de l'autre, atelier d'écriture de la troisième, tâches domestiques diverses et nombreux allers-retours en voiture entre la maison et le lycée... Une vie de gardienne du foyer autour de laquelle gravitent aussi quelques proches amies femmes, dont Alice, la vieille copine de fac installée à New York, célibataire devenue mère sur le tard qui téléphone pour demander des conseils d'éducation, et Nancy, biologiste, mère d'une des meilleures amies de Ruby.

Au milieu du roman, un drame particulièrement épouvantable, dont on ne va pas révéler ici les modalités, va venir faire voler en éclats cet équilibre, déjà fissuré par la dépression d'un des jumeaux et troublé par quelques signes avant-coureurs que la romancière dissémine avec une science consommée. Car Anna Quindlen, dont quatre romans ont déjà été traduits en français, n'est pas une auteure best-seller pour rien : elle raconte l'horrifiant destin de la famille Latham avec beaucoup de métier, réussissant même, avant la spectaculaire déflagration, à rendre prenante l'heureuse banalité du quotidien familial. Et le talent de chroniqueuse de la lauréate du prix Pultitzer 1992 donne au portrait de cette mère, plus complexe que son curriculum vitæ de femme rangée ne le laisse paraître, une justesse sans mièvrerie.

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