Une librairie madrilène échappe aux flammes de justesse

(c) Mylène Moulin

Une librairie madrilène échappe aux flammes de justesse

Un individu s'est attaqué à la librairie Antonio Machado, mardi 20 mars, dans le centre de la capitale espagnole.

Par Mylène Moulin
avec mm Créé le 15.04.2015 à 21h52

Mardi matin 20 mars, vers 8 heures, dans le centre de Madrid, un homme d'une quarantaine d'années a emprunté une chaise au bar voisin pour s'installer et lire un livre devant la porte de la librairie Antonio Machado, avant de s'emparer quelques minutes plus tard de deux autres chaises pour les jeter sur la vitrine et mettre le feu aux locaux à l'aide d'une petite bouteille d'essence et de cubes allume-feu destinés à l'allumage des barbecues.

Par chance, des employés du centre culturel Circulos de Bellas Artes, qui héberge la librairie, ont réussi à éteindre le début d'incendie et à limiter les dégats. Au final, la porte, la vitrine et l'entrée de la librairie ont été détruites, mais aucun livre n'a brûlé et personne n'a été blessé.

Pour Carlos Pardo, le gérant de la librairie, «L'homme n'était pas là par hasard, il s'était préparé et avait du matériel. Son intention était claire : détruire la librairie. Par chance, le pire a été évité.»

Mercredi 21 mars, la librairie était encore fermée au public, mais de nombreux clients étaient venus apporter leur soutien à l'équipe, tandis qu'elle tentait de remettre les lieux en état et de «nettoyer la poussière qui s'est déposée sur tous les ouvrages», expliquait Carlos Pardo.

Alors qu'une enquête policière est en cours pour tenter de déterminer s'il s'agit d'un acte politique ou de folie, une vidéo de surveillance devrait permettre d'identifier l'auteur des faits. «En visionnant mieux les images, nous arriverons peut-être à reconnaître un client ou quelqu'un que l'on connait», espère Carlos Pardo.

En attendant, le libraire ne peut s'empêcher de faire le lien avec le passé de la librairie Antonio Machado, l'une des plus anciennes librairies de littérature de la capitale espagnole. Dans les années 70, elle avait été victime de plusieurs attaques similaires, comme de nombreuses librairies dans tout le pays, dont la librairie Rafael Alberti, brûlée en 1976 par des extrémistes nazis.

«Il fut un temps où certains libraires étaient la cible de gens qui estimaient que le livre était un danger pour la société, raconte Carlos Pardo. Aujourd'hui, c'est fini mais, même si nous ne savons pas encore de quoi il s'agit exactement, ce qui s'est passé nous rappelle de mauvais souvenirs».
15.04 2015

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