Rome

La Librairie française de Rome est rebaptisée Libreria Stendhal. Ce changement de nom accompagne celui du propriétaire intervenu en décembre. A vendre depuis deux ans, l’établissement situé à quelques pas de la Piazza Navona était depuis neuf ans aux mains de François d’Avigneau, qui souhaitait revenir en France. Il a été racheté par l’une de ses salariées, Marie-Eve Venturino, une Française de 42 ans. Pour cette libraire depuis vingt-cinq ans, notamment à la Fnac Marseille, chez Vents du sud (Aix-en-Provence) et, depuis dix ans, à Rome dans cette librairie de 110 m2 (950 000 euros TTC de chiffre d’affaires au dernier exercice), il s’agit d’"un acte militant". Il a été rendu possible grâce au soutien de la profession et à la création des aides à la transmission des librairies françaises à l’étranger annoncées en novembre dernier par la ministre de la Culture, Audrey Azoulay. "Cette reprise sert de dossier expérimental", explique Marie-Eve Venturino, qui évoque une mise en place un peu compliquée de son prêt à taux zéro auprès de la Centrale de l’édition.

Suivie par les banques italiennes, la nouvelle gérante a déjà commencé à imprimer sa marque afin de redynamiser la librairie confrontée, comme toutes les librairies françaises à l’étranger, à la concurrence d’Internet. Tout en changeant de nom, elle a repensé l’espace jeunesse, déménagé au fond du magasin, et réorganisé le rayon sciences humaines. Elle a aussi étoffé l’offre. "Une librairie française à l’étranger n’a de sens que si elle joue la carte de l’excellence et peut proposer un fonds important", estime Marie-Eve Venturino, qui entend doubler le nombre de références, actuellement à 25 000 environ. La libraire va également poursuivre les travaux. "Mon objectif est de proposer un magasin flambant neuf à partir de septembre avec l’ouverture d’un espace dédié aux rencontres", annonce-t-elle. A côté des livres en français, Marie-Eve Venturino réfléchit à une offre d’auteurs français traduits en italien pour élargir la clientèle. Avec un budget global de 400 000 euros, elle espère faire de sa librairie, créée il y a soixante-dix ans et longtemps placée sous l’enseigne La Procure, "la référence des francophiles à Rome".

Clarisse Normand

24.02 2017

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