Réaction courte et non immédiate ; j’ai préféré réfléchir et tenter de peser les arguments qui plaidaient pour l’accord entre Google et les éditeurs américains. Mais les arguments m’ont semblé bien légers. L’édition américaine aura donc pactisé avec Google. Trois années pour un contrat. 125 millions de dollars (environ 100 millions d'euros). Franchement, pas grand-chose en échange, pour offrir ainsi les bijoux de famille, les yeux à moitié fermés, à ce géant dont aucun signe ne montre qu’une quelconque autorité de la concurrence ait envisagé qu’il modère son omnipotence. Une bibliothèque universelle : quel universitaire, quel grand lecteur n’en ont pas rêvé ? Mais le prix du pacte est une forme de mise sous tutelle de la production littéraire. Auprès d’un géant dont le modèle économique demeure celui de la publicité. >Que des contreparties aient été négociées, c’est la moindre des choses. Mais elles sont peu. Du point de vue de l’économiste, la concurrence est toujours préférable au monopole. Que le monopole de l’auteur et de l’éditeur se voie ainsi confié, en quelque sorte à un colosse du virtuel aux pieds solidement ancrés dans le réel ne manque pas de troubler.
15.10 2013

Les dernières
actualités