16 JANVIER - ROMAN France

Déjà auteure de trois romans et d'un Oublier Modiano (Léo Scheer, 2011) que l'on n'a pas oublié, Marie Lebey aborde aujourd'hui l'un des thèmes les plus fréquents chez les écrivains - le rapport avec la mère -, mais aussi l'un des plus risqués : comment faire du neuf avec de l'éternel ? Elle y parvient pourtant, grâce à ce mélange de moquerie et de tendresse qui est sa marque de fabrique, son style, sa patte.

Marie Lebey- Photo THIERRY RATEAU/LÉO SCHEER

La narratrice, Marie, est orpheline de père, et elle a perdu sa soeur, Clara, dans un accident de voiture. Ne lui reste que sa mère, surnommée Mouche', une bourgeoise de Neuilly un peu ridicule, qui commence à yoyoter, et qu'elle ne se prive pas d'étriller. Parce qu'elle est d'origine belge, sa fille lui rappelle les horreurs que Baudelaire en exil a écrites sur ce malheureux peuple. Parce qu'elle est réac, que sa propre mère a croisé Proust, autrefois, à Cabourg, lorsqu'elle était une "jeune fille en fleurs", elle la compare à une Madame Verdurin qui ne deviendra jamais Guermantes. Parce que sa mère vit dans le passé, qu'elle est assez conventionnelle, Marie devra à tout prix s'épanouir, braver quelques tabous bourgeois, réussir sa vie personnelle.

Ce qui est apparemment le cas : elle a épousé un footballeur et ils ont trois garçons drôles et épatants. Seule ombre au tableau, ce cancer du sein qu'elle mentionne à peine, mais qui doit l'inciter à réfléchir, et à un peu plus d'indulgence à l'égard de sa vieille Mouche'. Les pages finales du roman sont, à ce titre, émouvantes et affectueuses.

On serait totalement convaincu si le correcteur n'avait pas laissé passer, au fil des pages, tant de fautes de grammaire et d'orthographe, et si l'éditeur avait insisté auprès de son auteure pour qu'elle travaille la composition de son livre, dont les chapitres se succèdent sans vraiment s'enchaîner. Tout le monde n'a pas la virtuosité de Proust.

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