16 octobre > Littérature France

Il peut sembler surprenant, à propos d’un poète français, de parler de "traduction". Cependant, Jacqueline Cerquiglini-Toulet, professeure émérite à Paris-4 Sorbonne et maîtresse d’œuvre de cette entreprise, estime que c’est "le seul mot qui convient. Notre édition estjuste une tentative de faciliter sa lecture par le public contemporain, pour qui le français du Moyen Age est une langue étrangère !"

Pour la première fois voici juxtaposés le texte original de François Villon, et, à côté, sa traduction en français moderne en vers libres. Si certains textes célèbres se comprennent aisément, comme la Ballade dite "des dames du temps jadis", d’autres constituent un vrai casse-tête. Ainsi, dans Le Testament Villon, cette autre ballade - "Car ou soit ly sains appostolles,/D’aubes vestuz, d’amys coeffez/[…] Autant en emporte ly vens !" -, nécessite, elle, une traduction : "Car qu’il soit pape/Vêtu d’une aube, coiffé de l’amict/[…] Autant en emporte le vent !"

Cette édition traite aussi de l’homme Villon, et de tout ce que nous en ignorons : son vrai nom, sa date de naissance (vers 1431), celle de sa mort (en 1463), ses activités, comme ses liens avec la bande des Coquillards, les truands de son époque, légende qui ne semble pas attestée. Quant à ses textes, ils ne nous sont parvenus que par des copies, à trois exceptions près, autographes dans l’album de Charles d’Orléans.

Enfin, on trouvera une partie intitulée "Lectures de François Villon", qui court de quelques-uns de ses lecteurs contemporains jusqu’à ceux de nos jours, Michel Butor ou Philippe Sollers… Cette édition de référence est une remise à l’honneur de notre premier poète "à la moderne" (selon André Suarès), un bien utile cénotaphe. Jean-Claude Perrier

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