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Aux Etats-Unis, le nombre d’interdictions de livres augmente

Créée en 1876, l'ALA est une des plus anciennes et plus grandes association des bibliothèques au monde - Photo @ALALibrary Twitter

Aux Etats-Unis, le nombre d’interdictions de livres augmente

Un rapport de l’ALA (Association américaine des bibliothèques), publié jeudi 23 mars, fait état d’une augmentation du nombre de demandes de censure et de livres interdits Outre-Atlantique. Il note également que les ouvrages concernant les minorités – communauté LGBTQ+ et individus de couleur - sont pris pour cibles.

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Par Elodie Carreira
Créé le 24.03.2023 à 17h04

L’ALA (Association américaine des bibliothèques) a dévoilé, ce jeudi 23 mars, un rapport faisant état d’une augmentation du nombre de demandes de censure et de livres interdits aux États-Unis. L’association a en effet recensé 1269 « demandes de censure de livres et de ressources en bibliothèque » en 2022, contre 729 en 2021. Un chiffre jamais atteint en deux décennies.

Une censure qui vise les minorités

Les responsables de l’ALA ont également compté 2 751 ouvrages visés par des contestations de publications, soit 38% de plus qu’en 2021. La grande majorité de ces ouvrages menacés de censure ont été écrits par ou sur des membres de minorités raciales ou de la communauté LGBTQ+. Un phénomène inquiétant « d’attaques législatives contre la liberté de lire », selon l’ALA.  

« La plupart de ces contestations proviennent de groupes de censure organisés, ciblant les réunions des conseils d’administration de bibliothèques locales pour demander le retrait d’une longue liste de livre qu’ils partagent sur les médias sociaux », a expliqué Deborah Caldwell-Stone, directrice du bureau de la liberté intellectuelle de l’ALA. « Leur objectif est d’étouffer les voix de ceux qui sont traditionnellement exclus des conversations de notre pays », a-t-elle ajouté.

Pourtant, la liberté de lecture d’un livre, quel qu’il soit, est un droit inscrit dans le premier amendement de la Constitution américaine. « Ce choix n’appartient pas à une police du livre autoproclamée », a fustigé Deborah Caldwell-Stone.

Des bibliothécaires sous pression

Au total, 58% des contestations signalées visent des œuvres présentes dans les écoles, tandis que 41% d’entre elles s’attaquent à des ouvrages disponibles dans les bibliothèques publiques. D’après la présidente de l’ALA, Lessa Kanani’opua Pelayo-Lozada, cette intrusion politiquement vindicative dans les institutions culturelles publiques pèse lourdement sur les professionnels du milieu. « Aujourd’hui, de nombreux employés de bibliothèques sont menacés dans leur emploi, leur sécurité personnelle et, dans certains cas, menacés de poursuites judiciaires », a-t-elle détaillé.

La publication de ce rapport survient alors même que les États les plus conservateurs des États-Unis multiplient les demandes d’interdiction d’ouvrages évoquant des thématiques anti-racistes ou liées aux questions de genre. L’ALA dévoilera, lundi 24 avril, une liste des dix livres les plus contestés Outre-Atlantique, à l’occasion de la semaine nationale des bibliothèques qui met l’accent sur leur caractère essentiel.

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