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En quoi consiste l’accord de télétravail signé chez Editis ?

Olivier Dion

En quoi consiste l’accord de télétravail signé chez Editis ?

Quelques semaines après Madrigall, la direction du groupe Editis vient de signer un accord-cadre sur le télétravail, à l’unanimité avec ses organisations syndicales. 1 500 salariés sont concernés.

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Par Pierre Georges
Créé le 15.07.2021 à 19h00

"Une grande avancée pour notre groupe" : voilà comment Jean Spiri, secrétaire général du groupe Editis résume l’accord-cadre signé lundi 12 juillet à l’unanimité des organisations syndicales. Il y a un mois, un autre géant de l’édition française, le groupe Madrigall, signait un accord similaire. "Ces mesures ont été conçues au plus juste des réalités professionnelles de chacun et sont ouvertes à tous ceux qui ont un poste télétravaillable", résume Jean Spiri. Soit environ 1 500 salariés du siège parisien du groupe, situé avenue de France.

Chacun de ces salariés peut maintenant prétendre à deux voire trois jours maximum de télétravail par semaine, sans obligation de les prendre. Principal point de vigilance des syndicats pendant les négociations, un droit à la déconnexion a été établi. Il signifie que, en dehors de la plage horaire 8 heures-20 heures, les salariés qui télétravaillent n’ont aucune obligation de répondre à leurs courriels. Les télétravailleurs sont encouragés à utiliser la livraison différée ainsi qu’à faire apparaître un message dans leur signature de mail appelant à ne pas répondre en dehors des horaires.

Autre mesure emblématique : la prise en charge de l’équipement. Les salariés qui peuvent télétravailler ont désormais le droit à deux des trois équipements suivants : bureau, fauteuil ou grand écran. À noter que la campagne d’équipement des collaborateurs d’Editis avait déjà commencé en décembre dernier. Concernant les remboursements des frais (incluant électricité et repas), la direction se base sur les plafonds Ursaaf des indemnisations forfaitaires : 2,50 euros par jour télétravaillé, réévalué à 3,75 euros pendant les quatre mois et demi d’hiver.

"Toutes ces mesures vont faire partie des objectifs annuels des managers. Beaucoup de formations vont aussi être mises en place dans l’année à venir, côté salariés comme côté direction, et une commission de suivi de l’accord va voir le jour", indique aussi Jean Spiri, précisant qu’une clause de revoyure dans un an avait été établie, permettant des amendements éventuels.

Pour certains syndicats, des négociations à poursuivre

Dans le contexte d’un monde du travail bousculé par la crise sanitaire depuis mars 2020, il aura fallu six mois et une dizaine de rounds de négociations pour parvenir à fixer les nouvelles règles pérennisant le télétravail pour 1 500 salariés du deuxième groupe éditorial français. Les discussions ont été longues, denses et animées entre organisations syndicales et direction. "C’est une telle nouveauté et un chantier si important qu’il fallait prendre le temps de l’encadrer correctement", fait savoir cette dernière.

Dans l’autre camp, si toutes les organisations syndicales ont apposé leur signature en bas de l’accord, certaines voix estiment que des points restent à améliorer. "Même si l’accord ne répond pas à toutes nos revendications, la CGT a pris acte des évolutions importantes obtenues pendant une ultime réunion", fait par exemple savoir un communiqué de la CGT Editis-Vivendi, citant les avancées en termes de santé au travail, de prévention des risques professionnels ou encore de formation du management. "Mais la CGT sera responsable et exigeante et, dès la rentrée de septembre 2021, l’ensemble des mandatés (pour la commission de suivi, ndlr) porteront une extrême vigilance à la mise en application de cet accord", peut-on aussi y lire.

Principal point de mécontentement : la fin des tickets restaurants pour les salariés de l’avenue de France. Ils sont remplacés soit par l’accès au restaurant d’entreprise pour le travail en présentiel, soit par les indemnisations forfaitaires dans le cadre du télétravail. Pour les représentants de Force ouvrière, ce point justifie la poursuite des négociations, à cause du pouvoir d’achat perdu par certains salariés.

La signature de cet accord-cadre de télétravail chez Editis intervient en pleine réorganisation du groupe éditorial détenu par Vivendi. À la mi-septembre, plusieurs centaines de salarié d’Interforum, la branche distribution du groupe, intégreront notamment les bureaux de l’avenue de France. "Les consultations en la matière sont terminées, tout est acté, et ce déménagement va faire beaucoup de bien à toute l’entreprise", indique Jean Spiri.

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