Bordeaux

Escale du livre : 3 questions à Pierre Mazet

Pierre Mazet, président de l'Escale du livre, à Bordeaux - Photo Photo Ivan Mathie

Escale du livre : 3 questions à Pierre Mazet

Trois semaines avant l'Escale du livre, du 6 au 8 avril, le président-fondateur de ce grand rendez-vous bordelais répond à Livres Hebdo.

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Par Michel Puche,
Créé le 15.03.2018 à 19h15

Livres Hebdo: Quelle est la spécificité de l’Escale du livre?

Pierre Mazet: L’Escale du livre est une manifestation réellement généraliste, d’une part parce qu’elle concilie un salon du livre accueillant une douzaine de libraires indépendants, plus de 70 éditeurs et un festival littéraire, et, d’autre part, parce que sa programmation va de la littérature adulte à la littérature jeunesse en passant par le roman graphique et la bande dessinée. Le festival littéraire, mêlant des débats, des grands entretiens et des performances (lectures, concerts dessinés, spectacles...), joue sur le décloisonnement des expressions artistiques et donne du livre une image vivante, incarnée. Le public qui vient à l’Escale a ainsi l’occasion de trouver un fonds éditorial très diversifié et de se divertir tout en se cultivant.
 
LH: Quels sont les temps forts de la prochaine édition ?

Ils seront nombreux, à commencer par des créations souvent inédites comme la lecture du dernier livre de François Morel, la lecture dessinée de Timothée de Fombelle et Christian Cailleaux ou d’Ilya Green, la forme chorégraphique proposée par Alice Zeniter et Orin Camus, les lectures en musique de Marie Richeux, de Philippe Katerine ou de Régis Lejonc et Marcus Malte; des débats de société comme celui portant sur les migrants vus sous l’angle littéraire et de sciences humaines, des grands entretiens comme celui d’Elias Khoury ou de Fernando Aramburu, les échanges entre Catherine Cusset et Patrick Grainville ou entre Jean-Noël Pancrazy et Jean-Louis Comolli. L’offre est vaste et diversifiée, le plus dur est de choisir!
 
LH: La conquête de nouveaux publics est un leitmotiv de l’action culturelle. Quid de cet "impératif" dans le domaine des festivals du livre?

Nous avons réussi, justement, par la dimension "Festival", à renouveler et diversifier le public qui est désormais plus jeune, plus familial. Y viennent aussi des lecteurs occasionnels qui croisent de grands lecteurs, notamment parce que la forme spectaculaire peut être un moyen plus ludique et facile de connaître les auteurs et leurs romans. Néanmoins, j’ai le sentiment que nous avons atteint un "plafond de verre" et qu’il est difficile de conquérir indéfiniment de nouveaux publics. Une manifestation ne peut pas y parvenir seule. Il faudrait que les médiations autour du livre soient plus nombreuses et débordent le simple domaine de l’action culturelle pour irriguer davantage les politiques sociales, les pratiques de l’animation, notamment pour le très jeune public. Nous avons renforcé notre partenariat avec les médiathèques à travers la création d’un prix des Lecteurs mais tout cela prend du temps. Notre priorité reste aussi une présence de l’Escale du livre à l’année pour privilégier des actions de fond. La gratuite de l’accès à la manifestation n’est malheureusement pas une condition suffisante.

Voir aussi "François Morel fait Escale", LH 1165, p. 12.

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