Spectacle

Houellebecq sur scène : un spectacle sage sur fond d'espoir

Le spectacle se jour encore mercredi 10 novembre pour deux représentations - Photo Hugues Duchêne

Houellebecq sur scène : un spectacle sage sur fond d'espoir

A deux mois de la parution de son prochain roman, Michel Houellebecq monte les 8,9 et 10 novembre sur les planches pour un spectacle baptisé "Existence à basse altitude".  

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Par Pauline Gabinari
Créé le 09.11.2021 à 16h40

Six ans loin de la scène, des demandes d'interview constamment refusées et un ouvrage à paraître en janvier pour lequel ni titre, ni résumé n'ont été communiqués... Le moins que l'on puisse dire, c'est que Michel Houellebecq aime jouer avec le silence. Et pourtant, à l'orée de l'hiver, le poète, essayiste et surtout vendeur de best-sellers propose, en édition limitée à six représentations, une lecture scénarisée de ses poèmes. Accompagné de Victorien Bornéat, Hugues Jourdain et Margot de Rochefort, l'auteur est remonté sur scène pour un spectacle intitulé Existence à basse altitude, les 7, 8 et 10 novembre sur la scène du Rex Club à Paris.

Parole prophétique

Éblouie par des projecteurs en plein visage, la foule l'attend sans prendre garde aux sièges en plastique inconfortables sur lesquels elle devra tenir une heure. Elle a déjà attendu vingt minutes dans le froid en une file indienne bien sage sur les Grands boulevards. Alors, quitte à être mal assis, autant entrer directement dans cette ambiance sombre et morose dont sont teintés les mots de Houellebecq et qui se traduit de façon évidente dans la mise en scène choisie par Victorien Bornéat. 

Le spectacle commence. Les poèmes s'enchaînent, déclamés tour à tour par Margot de Rochefort et Hugue Jourdain. Le public s'impatiente : Quand l'entendrons-nous ? La musique se transforme, ironique ou sérieuse, elle passe d'une tonalité inquiétante à quelque chose de christique. Un esprit "chant de messe" sur lequel Michel ne peut pas s'empêcher de lever les yeux vers le ciel. Face à ce parterre de 120 personnes, l'ambiance est presque prophétique. 

La décadence adoucie 

En seconde partie, cette esthétique de la laideur, exacerbée par d'horribles sièges en plastique bleu et une dizaine de projecteurs de chantier à la lumière crue, tend à disparaître. "Tendre animal aux seins troublants. Que je tiens au creux de mes paumes ; Je ferme les yeux : ton corps blanc. Est la limite du royaume." Les poèmes se retrouvent narrativisés, présentant d'abord un monde triste pour offrir dans un second temps un peu d'espoir, la "possibilité d'un île" "au milieu du temps".

Présage d'un contenu moins sombre pour son prochain roman ? Rien n'est moins sûr, si ce n'est que cette rencontre fortuite entre trois existences et Houellebecq s'est faite grâce à Flammarion, maison de cœur de l'auteur. 

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