Isabelle et Laurent Laffont: Papillon échangé contre Le parrain

Olivier Dion

Isabelle et Laurent Laffont: Papillon échangé contre Le parrain

Editrice et directeur général de Jean-Claude Lattès

Par Isabel Contreras,
avec
Créé le 06.10.2017 à 01h45

I. L : Dans les années 1960, Francfort réunissait un cercle de gentlemen éditeurs qui entretenaient des liens amicaux. Notre père, Robert Laffont, avait par exemple cédé les droits de Papillon d’Henri Charrière à son ami Bill Targ de chez Putman. Et ce dernier, en échange, lui avait vendu Le parrain de Mario Puzo en lui disant : "Tu n’as même pas besoin de le lire, achète-le ! Il devrait bien marcher !"(rires). C’était comme s’ils faisaient partie d’un club. C’était l’époque des personnalités littéraires très fortes comme George Weidenfeld ou Jean-Claude Fasquelle.

L. L : Ensuite, entre 1970 et les années 2000, Francfort est devenu le lieu où on arrivait avec des manuscrits cachés sous le manteau. On devait les lire en une nuit et participer aux enchères le lendemain. C’est comme ça qu’on a acheté Geisha d’Arthur Golden. Aujourd’hui, on repère des livres et on les lit après la foire. Francfort est devenu un endroit de rencontres et d’informations. Les mails et les enchères enlèvent tout enjeu en termes d’achat ou de vente sur place. Les découvertes se font également plus rares. Avant c’était un rendez-vous d’éditeurs, aujourd’hui c’est un rendez-vous d’agents. I. C.

06.10 2017
Olivier Dion
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