"Je ne me suis pas adapté au paysage littéraire français"

Olivier Dion

"Je ne me suis pas adapté au paysage littéraire français"

Romain Puértolas a connu un succès planétaire avec son premier roman en 2013, L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea (Le Dilettante). Il explique son rapport au feel-good book.

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Par Faustine Vincent
avec Créé le 25.03.2016 à 12h30

Romain Puértolas - Un regard positif. Quand j’ai écrit le Fakir, j’ai juste voulu faire un livre qui me ressemble. J’écris tel que je suis, et il s’avère que je suis une personne feel-good. Cela transparaît dans mes romans. Je suis un "happyculteur".

Je suis un grand fan de Jules Verne. C’est un clin d’œil à sa saga des "Voyages extraordinaires". Il vient aussi des histoires pour enfants, dont les titres des chapitres étaient un petit résumé du type "Où l’on va voir que le héros va rencontrer, etc." Au final, mon titre ressemble à celui d’un conte.

J’ai écrit le texte en trois semaines sur mon téléphone portable et je l’ai envoyé sans trop y croire, donc oui, cela fut une grosse surprise. C’est une grande fierté et une leçon, parce que je ne me suis pas adapté au paysage littéraire. Mon histoire n’a rien à voir avec ce qui se publie en France, où je ne trouve pas ce que j’aime : des histoires déjantées et qui font sourire. La littérature française est très classique, snob, complexe et dépressive. Moi, j’ai fait ce que je voulais, et je me suis aperçu qu’il y avait un public en France pour cela, qui avait aussi envie de s’évader.

Je l’ai déjà écrite, mais je ne l’ai pas encore soumise à mon éditeur. C’est sur l’enfance du fakir. Je ne pensais pas en faire une, mais mes lecteurs me la réclamaient, et un jour les premières phrases sont venues. Mais ça ne paraîtra qu’après le film de Marjane Satrapi [qui adapte le Fakir au cinéma], donc pas avant 2018. J’ai une idée toutes les cinq minutes, mes éditeurs ne pourraient plus suivre ! Donc je fais une pause. J’ai aussi déjà écrit la première page du troisième tome du Fakir, alors que je ne voulais pas ! En parallèle j’écris un autre roman, très feel-good, très lumineux. J’ai du temps, donc je les fignole.

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