Censure

La bibliothécaire suspendue pour avoir défendu un livre sur l'homoparentalité obtient réparation

Tango a deux papas, et pourquoi pas ? - Photo Le Baron perché

La bibliothécaire suspendue pour avoir défendu un livre sur l'homoparentalité obtient réparation

Le tribunal administratif de Lille est revenu, mardi 14 mars, sur la décision de mise à pied, en 2014, de la responsable du pôle enfance de la médiathèque de La Madeleine, pour avoir défendu Tango a deux papas.

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Par Cécilia Lacour,
Créé le 15.03.2017 à 18h40

Le tribunal administratif de Lille a annulé, mardi 14 mars, la décision de suspension d’Yveline Perroy, responsable du pôle enfance de la médiathèque de La Madeleine, mise à pied pendant trois jours en novembre 2014, sans salaire, pour avoir défendu un ouvrage sur l’homoparentalité, Tango a deux papas, et pourquoi pas? (Baron perché). Selon le jugement que Livres Hebdo s’est procuré, "la commune de La Madeleine versera à Mme Perroy la somme de 1500 euros".
 
Lors de sa réédition, l’album jeunesse avait été placé en rayon et non en tête de gondole comme cela est la règle pour les nouveautés, sur volonté du directeur général des services de la médiathèque, Vincent Eeckeman, et du maire de la commune Sébastien Leprêtre (LR).
 
La bibliothécaire avait contesté cet ordre et estimé que cette décision "s’apparente à de l’homophobie" et que "même à Hénin-Beaumont [municipalité Front national, ndlr], cela ne se passe pas comme cela". Le maire de la commune s’est fondé sur ces propos "qui auraient porté atteinte à l’autorité de l’administration communale" pour suspendre, pendant trois jours, la responsable du pôle enfance de la médiathèque, selon le jugement du tribunal.
 
Le tribunal administratif de Lille estime que "les faits ainsi reprochés ne sont pas établis" car la responsable du pôle enfance "n’a pas qualifié d’homophobe la personne du maire, mais a fait état de ce que la consigne donnée pouvait être apparentée à une mesure homophobe" et que ses propos ne sont "pas de nature à constituer en eux-mêmes une atteinte à l’autorité communale [ni] un manquement [à son] devoir de réserve".

Contactée par Livres Hebdo, la mairie de La Madeleine a indiqué qu'elle compte faire appel du jugement. 

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