Les chiffres ne trompent pas. Au classement des meilleures ventes de livres de sport en 2011, seules deux biographies pointent dans le top 10 : la version poche chez J'ai lu de la vie d'Andre Agassi, Open, dont l'édition brochée était sortie en décembre 2009, et le recueil de souvenirs de Sébastien Chabal, Ma petite étoile, paru chez Flammarion. Il faut ensuite chercher au-delà du 35e rang pour dénicher une biographie de l'ancien gardien de but Grégory Coupet (Arrêt de jeu), une autre signée par Sébastien Loeb (Ma ligne de conduite) ou encore un ouvrage de Robert Pirès, l'ancien milieu de terrain d'Arsenal.

Les éditeurs le suggèrent d'une même voix : la biographie de sportif, autorisée ou non, est en perte de vitesse. Faute de combattants, pour l'essentiel. Un constat surtout marqué dans le football, terrain de jeu traditionnel des auteurs. "En équipe de France, je ne vois pas un seul joueur à la personnalité assez forte pour intéresser les lecteurs", avoue Renaud de Laborderie, chez Solar. "Les candidats ne se bousculent pas, explique Louis de Mareuil, chez Jacob-Duvernet. Nous avons contacté Franck Ribéry, après la parution d'un livre à charge contre lui (La face cachée de Franck Ribéry, aux éditions du Moment). Il n'a pas donné suite." A L'Equipe, où le genre a longtemps été en vogue, Laurence Gauthier regrette : "Robert Pirès n'a pas pu consacrer le temps qu'il avait prévu à la promotion de son livre. Les ventes s'en sont ressenties."

Conséquence : les catalogues des éditeurs ne devraient pas s'enrichir de biographies de poids cette année, malgré un calendrier sportif dominé par l'Euro de football et les jeux Olympiques de Londres. Jean-Louis Fetjaine, directeur des éditions du même nom, l'admet : "Le genre est devenu risqué. En foot, il faut trouver un joueur qui ait envie de s'exprimer. Ils sont rares dans ce cas. Et beaucoup n'ont rien à dire."

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