Le choix des livres est-il en cause ? Le nombre de personnes retrouvées en train de dormir entre les rayonnages de la salle de lecture de la bibliothèque principale de San Francisco aux états-Unis a presque doublé en un an, passant de 588 à 1065. Les autres statistiques de cette enquête annuelle publiée début août révèlent que les autres types d'incidents (agressions, vols, usage de drogue) ont en revanche diminué.

Des résultats à attribuer, selon le journal San Francisco Examiner, à la politique menée depuis plusieurs années par la direction pour réduire les comportements non appropriés dans la bibliothèque. L'établissement a notamment renforcé ses partenariats avec les services sociaux et la police municipale. Un travailleur social est présent à la bibliothèque pour aider les personnes ayant des problèmes psychologiques ou des problèmes de logement.

En tout, la bibliothèque dépense 1,6 millions de dollars par an pour la sécurité et l'aide aux sans-domicile. Le prix à payer pour assurer la tranquillité des 2,3 millions de visiteurs annuels.

« Cette situation n'est pas spécifique à San Francisco, précise Michelle Jeffers, responsable de la communication de la bibliothèque. Beaucoup de bibliothèques urbaines se trouvent face à des problèmes semblables, qu'elles n'arrivent pas toujours à contrôler ».

En France, sans connaître des situations aussi extrêmes, les bibliothèques, en particulier dans les grandes agglomérations, se trouvent régulièrement confrontées à la question de l'accueil des publics dits « fragiles », qui a donné lieu récemment à une enquête menée par la Bibliothèque publique d'information (Voir l'article « Attention, publics fragiles ! » dans LH 915 du 22.06.12).