Royaume Uni

C'est un monument historique en soi. Délocalisé de Hambourg vers Londres en 1933, par crainte d'être détruite par les Nazis, l'Institut Warburg, qui a intégré l'Université de Londres dès 1944, est de nouveau menacé. Cette fois-ci, l'ennemi c'est la finance.

Selon le Times Higher Education, l'Université de Londres remettrait en question leur pacte historique à cause des pertes financières de l'Institut (plus de 600 000 euros l'an dernier). Depuis cinq ans, les négociations entre l'Université et l'Institut n'ont pas abouti. L'Université a porté l'affaire en justice. Le jugement ne devrait pas être rendu avant l'automne.

Depuis la publication de cet article en juin, un collectif a lancé une pétition adressée à l'Université de Londres et qui a reccueilli plus de 5400 signatures à ce jour. Les initiateurs craignent la dispersion des livres sauvés du joug nazi, et de tous ceux qui s'y sont ajoutés dans la bibliothèque de l'Institut. En 50 ans, le nombre de volumes est passé de 80000 à 350000, dont 40% d'entre eux sont uniques et non répertoriés à la Bibliothèque nationale britannique. Elle dispose d'ouvrages exceptionnels en sciences humaines et en histoire. De plus, la pétition réclame que l'Université préserve l'héritage intellectuel et la cohérence de la collection fondée par Aby Warburg.

Enfin, certains s'inquiètent pour l'avenir des bibliothécaires hautement qualifiés qui travaillent pour l'Institut. 

Pour l'instant, l'Université de Londres n'a évoqué qu'une solution de substitution : que les ouvrages rejoignent les rayons de la Bibliothèque du Sénat. Cela signifie que l'esprit de cette bibliothèque disparaîtrait.

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