Librairies Camponovo, Grangier et Campo Vesoul : le flou persiste

Librairies Camponovo, Grangier et Campo Vesoul : le flou persiste

Le nouveau candidat à la reprise de Camponovo à Besançon, Hamid Kaighobadi, qui a présenté son projet aux salariés de la librairie, se donne 15 jours pour boucler le dossier.

Par Cécile Charonnat
avec cch Créé le 15.04.2015 à 21h52

La ligne d'arrivée semble encore bien loin pour Camponovo Besançon. Après le retrait de l'assureur Philippe Guyot-Janin (voir notre actualité) et alors qu'un libraire régional se dit toujours « attentif au dossier », un nouvel acheteur potentiel est entré dans la danse.

Propriétaire de la librairie universitaire et d'occasion bisontine à la page, Hamid Kaighobadi s'est déclaré officiellement au début du mois et a présenté son projet aux salariés de Camponovo mardi 7 août.

Pour les 18 libraires présents, sur un effectif total de 39, la démarche se révèle « gênante. Nous ne sommes décisionnaires en rien dans la procédure de reprise et nous ne comprenons pas le sens de cette rencontre », précise une déléguée du personnel, qui se dit, comme l'ensemble de l'équipe, « épuisée par ces rendez-vous à répétition. Nous sous sentons vraiment utilisés dans un jeu qui nous dépasse et la situation nous apparait chaque jour un peu plus floue. »

D'autant que le projet de Hamid Kaighobadi est loin d'être encore ficelé. L'éventuel repreneur attend de la direction de Camponovo des documents, dont les trois derniers bilans comptables et l'état réel des stocks, pour fixer le montant de son offre, dresser un prévisionnel et se présenter devant ses banquiers.

« Le prix est difficile à calculer, précise le candidat. Aux 500 000 euros demandés par l'actuel propriétaire, Jean-Jacques Schaer, pour le fonds de commerce, il faut ajouter le montant de la reconstitution du stock, le mobilier, l'informatique, etc. Et comme je n'entends pas licencier des libraires, il faut faire entrer cette donnée dans la négociation. »

Hamid Kaighobadi, qui se dit soutenu par les collectivités locales, s'est toutefois fixé quinze jours pour boucler le dossier. « Au-delà, l'offre ne m'intéresse plus. Ce sera en effet trop tard pour aborder la rentrée scolaire et universitaire. » Une rencontre avec Jean-Jacques Schaer est d'ailleurs prévue aujourd'hui.

En attendant, l'institution bisontine souffre : les commandes sont en attente, les étagères sont quasi vides et les clients se font rares. « Nous n'avons rien pour assurer la rentrée », constate la déléguée du personnel.

Par ailleurs, du côté des autres librairies encore détenues par Jean-Jacques Schaer, la situation n'est pas plus claire. A Dijon, Charles Kermarec, qui s'était engagé dans la reprise de Grangier, s'est retiré fin juillet pour des motifs qu'il ne souhaite pas dévoiler. Des discussions, impulsées par la préfecture de la Bourgogne, sont en cours avec un autre professionnel.

A Vesoul, c'est l'incertitude totale. Alors que Jean-Jacques Schaer affirme que la vente de Campo Vesoul est réalisée, plusieurs sources témoignent du contraire. Le principal intéressé, Jean-Yannick Turpin, un entrepreneur local, encore en congés, n'a pas pu répondre aux questions de Livres Hebdo.
15.04 2015

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