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Média Diffusion : objectif bibliothèques

Julien Papelier - Photo Olivier Dion

Média Diffusion : objectif bibliothèques

Filiale du groupe Média-Participations, Média Diffusion développe depuis deux ans une stratégie spécifique en direction des bibliothèques. Son directeur général, Julien Papelier, s’explique sur une démarche peu fréquente parmi les diffuseurs.

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Par Véronique Heurtematte
Créé le 19.02.2016 à 01h00 ,
Mis à jour le 19.02.2016 à 08h29

Fin 2013, Média Diffusion, filiale du groupe Média-Participations, publie le premier numéro d’Immersion, un magazine thématique promotionnel gratuit dédié aux bibliothécaires. L’initiative, due à Elodie Richoux, responsable bibliothèque, convainc rapidement Julien Papelier lorsque ce passionné de livres prend en septembre 2014 la direction générale de l’entreprise de diffusion, après quinze ans passés chez L’Oréal. Celui-ci entend faire des bibliothèques, qui représentent actuellement 3 % du chiffre d’affaires de Média Diffusion, l’un des axes prioritaires de son développement commercial. Avec un catalogue fortement positionné sur la bande dessinée, la littérature jeunesse, les mangas et le comics, cette orientation apparaît comme une évidence pour le jeune directeur général. "40 % des prêts en bibliothèque concernent la littérature pour la jeunesse, constate Julien Papelier. Ces établissements sont des accélérateurs d’accès aux livres, un moyen de contact supplémentaire avec ces derniers. Or, notre mission de diffuseur est de développer les parts de marché de nos éditeurs. Nous voulons être le maillon qui n’existe pas suffisamment entre bibliothécaires, libraires et éditeurs, donner des outils qui favorisent la connaissance de nos titres. Les bibliothèques ont un rôle de proximité très important, bien en résonance avec les nouvelles générations de lecteurs", explique-t-il.

Favoriser le contact direct

Après deux parutions annuelles en 2014 comme en 2015, Immersion, envoyé à 4 000 bibliothèques publiques en France ainsi qu’aux libraires partenaires du diffuseur, va augmenter son rythme de parution. Quatre numéros sont prévus en 2016, successivement dédiés au roman graphique, à la bande dessinée pour les adolescents, à l’édition jeunesse décalée - centré sur Little Urban, nouveau label lancé en septembre 2015 et spécialisé dans les premières lectures pour les 3-7 ans (1) - et aux romans pour adolescents.

L’an dernier, Média Diffusion a participé pour la première fois au congrès de l’Association des bibliothécaires de France. "Le contact direct avec les professionnels de la lecture publique nous manquait, admet Julien Papelier. Nous avons eu des retours très positifs, c’est ce qui nous a conduits à augmenter le nombre de parutions de notre magazine. Les diffuseurs sont trop souvent perçus uniquement comme des commerciaux. Nous voulons être plus que ça et nous différencier par notre qualité de service." Pour développer encore plus les échanges avec les bibliothécaires, Média Diffusion organise, vendredi 18 mars au salon Livre Paris, une journée de conférences qui permettront, autour de thématiques telles que "Découvrir le roman pour ados en bibliothèque", "Les comics, mieux comprendre le genre pour mieux le conseiller" ou "La BD comme outil de médiation culturelle pour la jeunesse", de mettre en valeur les catalogues de Fleurus, Little Urban, Calligram, Dargaud, Dupuis, Le Lombard, Kana et Urban Comics. Parallèlement, Média Diffusion a décidé de soutenir en tant que partenaire le grand prix Livres Hebdo des Bibliothèques.

Loin de concurrencer le marché des particuliers, les bibliothèques sont, pour le directeur général de Média Diffusion, des partenaires essentiels. "Aujourd’hui, il faut considérer la dynamique de marché dans son ensemble, estime Julien Papelier. Cela n’a pas de sens d’opposer bibliothèque et particuliers. D’ailleurs, on sait que les personnes qui empruntent en bibliothèque sont aussi celles qui achètent des livres, qui peuvent les recommander autour d’elles et avoir un rôle prescripteur. Le lectorat de BD est stable mais il vieillit. Il est très important de s’intéresser à la future génération de lecteurs et d’assurer le renouvellement".

(1) Voir LH 1052, du 4.9.2015, p. 46.

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