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Mort du philosophe Ruwen Ogien

Ruwen Ogien - Photo Kristiina Hauhtonen

Mort du philosophe Ruwen Ogien

Le philosophe libertaire, penseur d’une éthique minimale, s’est éteint le 4 mai des suites d’un cancer.

Par Léopoldine Leblanc
Créé le 05.05.2017 à 18h55

Directeur de recherches au CNRS et membre du laboratoire la République des Savoirs, le philosophe Ruwen Ogien est mort le 4 mai. Spécialisé en philosophie morale, il a construit son travail autour de la notion d'éthique minimale, selon laquelle l'individu serait libéré de toute morale personnelle dès lors qu'il s'efforce de "ne pas nuire aux autres, rien de plus". Parmi ses ouvrages parus figurent L’Influence de l’odeur des croissants chauds sur la bonté humaine et autres questions de philosophie morale expérimentale (Grasset, 2011), L'Etat nous rend-il meilleurs ? (Gallimard, 2013) ou encore Philosopher ou faire l’amour (Grasset, 2014), des titres qui rappellent le sens de la dérision du philosophe.

Atteint d’un cancer depuis quatre ans, Ruwen Ogien s’était attelé à une réflexion philosophique et anthropologique sur sa maladie. Son dernier livre, Mes mille et une nuits: la maladie comme drame et comme comédie (Albin Michel, 2016), met en lumière les rouages d’un paternalisme médical supporté par une tradition du dolorisme, doctrine qui accorde à la souffrance et à la maladie une haute valeur morale. "La maladie est une bouffonnerie sociale où soignants et patients jouent un rôle", affirmait-il dans une interview à Libération.

Ruwen Ogien était aussi membre du jury du prix Sade, prix littéraire dédié à la littérature érotique, créé en 2001 par Lionel Aracil et Jean-Baptiste Blanc.

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