Séries d'été 2023

[Portrait de booktokeuse 6/6] Marion Escudé, la TikTokeuse qui n’en est pas une

Marion Escudé - Photo Marion Escudé

[Portrait de booktokeuse 6/6] Marion Escudé, la TikTokeuse qui n’en est pas une

Tout l’été, Livres Hebdo vous propose de partir à la rencontre de celles qui font vivre le livre sur les réseaux sociaux, en particulier sur TikTok. Dernier portrait de la série aujourd'hui avec Marion Escudé, éditrice indépendante et créatrice de contenus sur TikTok.

 

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Par Léon Cattan
Créé le 24.08.2023 à 14h44 ,
Mis à jour le 24.08.2023 à 18h21

Depuis le début de sa carrière, elle refuse l’appellation de TikTokeuse. Pour Marion Escudé, « créatrice de contenus » est déjà un terme plus proche de la réalité. « TikTok n’est qu’un outil » décrète-t-elle. « On appelle pas les gens qui utilisent un tournevis cruciforme des « utilisateurs de tournevis cruciformes », on va dire plombier, par exemple ».

Au-delà de son compte qui cumule plus de 200 000 abonnés, la toulousaine de 28 ans est éditrice et fondatrice de l’agence Miralta, qui accompagne des auteurs et des maisons d’édition. Elle a également fondé une école d’écriture en ligne en 2022. « Je suis une passeuse, et je veux parler de belles choses » résume-t-elle.

Dissiper le mystère du monde du livre

Marion Escudé a été de celles qu’on a appelées des « diplômés Covid ». Avec un diplôme en édition, elle peine à se lancer en freelance, faute de contacts dans cet univers. Qu’à cela ne tienne : elle se lance sur #BookTok, et commence à documenter ses lectures, très loin des habituelles dark romance et des livres de Colleen Hoover.

Mais attention : pas de partenariats. « Je trouve ça contre-productif d’être rémunérée pour parler d’un livre, tout d’un coup notre avis va sembler malhonnête » explique-t-elle. En parallèle, elle parle de l’édition, « ce monde complexe et obscur quand on ne le connaît pas », et c’est précisément ce type de contenus qui lui permet d’accéder à la reconnaissance. Son public est à 90% composé d’étudiantes.

Montrer à ses abonnés que les maisons d’édition ne sont pas qu’un logo sur la couverture d’un livre : oui. Mais la passation va également dans l’autre sens lorsqu'elle s’adresse aux éditeurs. « Des fois, la lumière s’éteint dans les yeux des éditeurs quand je me présente. Je m’évertue à leur faire comprendre que #Booktok est un beau mouvement, où on peut apprendre plein de chose », regrette-t-elle aussi. Un rôle de passeuse que la jeune femme mettra à profit dès la rentrée : elle enseignera la communication du livre à l’université de Toulouse.

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