Les voix chères. La petite Ava vit seule avec son papa au milieu d'une maison comme on les aime, dotée d'une âme un peu foutraque, entourée d'un jardin luxuriant où le manguier côtoie le bananier et les nénuphars. En plus de s'émerveiller devant la nature, le père a un don pour raconter des histoires venues des quatre coins du monde, peuplées de tigres du Kerala, de pélicans mexicains et de grues de Téhéran. Mais nul animal ne lui plaît autant que le rossignol, dont on pense que c'est un insignifiant petit oiseau brun alors que la force de son chant remplit la nuit de beauté. Pour accueillir ce merveilleux chanteur, père et fille construisent un abri gigantesque et ouvert sur l'extérieur. Seulement voilà, nul rossignol ne se laisse attraper. Il reste à l'écart, inaccessible, laissant le refuge à d'autres animaux. Les mois passent et une chose bizarre a lieu. Ava, qui grandit, a l'impression que son papa, lui, devient de jour en jour de plus en plus petit. Il finit par disparaître totalement. Elle a beau le chercher partout, il demeure introuvable. Une nuit, alors qu'elle se promène pieds nus dans la rivière argentée sous les étoiles brillantes, elle entend enfin le doux chant du rossignol !

Cette parabole sur la transmission évoque avec tact les étapes de la vie et le lien qui unit une fille à son père par-delà la mort. Rien n'est dit, tout est suggéré. Avec l'illustration pleine de fantaisie et de couleurs d'Anni von Bergen, c'est l'ode à la nature foisonnante de joie et de vie qui a le dernier mot !