Christophe André

«Si je me sens écrivain européen ? Bien sûr ! D'abord parce que je suis nourri de culture européenne. Ensuite parce que j'ai la chance d'être traduit dans presque toutes les langues européennes : pour un Latin comme moi, quel plaisir de parcourir mes traductions hongroises, finlandaises ou lituaniennes, à la recherche de quelque mot compréhensible ! Cela m'a permis des liens étroits avec certains de mes traducteurs, et une observation comparative de leurs vertus nationales : la rigueur de Ralf, en Allemagne, qui déniche à coup sûr toutes mes erreurs de bibliographie, toutes les imprécisions de mes manuscrits, avec humour et bienveillance ; la sensibilité de Karolina en Pologne, qui me raconte à quel point elle est émue et touchée par mes écrits... Une fois, en Espagne, ma traductrice servait d'interprète. Nous enchaînions les entretiens, les questions étaient toujours un peu les mêmes, mes réponses devenaient de plus en plus brèves. En fin de journée, je finis par m'apercevoir que mes réponses traduites étaient plus riches que leur version originale : la traductrice, bienveillante envers les journalistes, complétait mes propos, en se souvenant parfaitement de ce que j'avais dit le matin ! » Recueilli par J.-C. P.

08.03 2019

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