En herbe. Qui a dit que l'écriture était une activité solitaire ? Sûrement pas l'association Réparer le langage qui, depuis 2015, met en œuvre une initiative originale, à savoir un dispositif d'écriture collective auprès de collégiens et lycéens franciliens, toulousains et orléanais. Durant sept mois, ces élèves accompagnés de leur professeur et d'un écrivain ont écrit à plusieurs mains de courts romans. Une vingtaine d'auteurs ont participé à l'opération parmi lesquels Ella Balaert, Hugo Boris, Rachel Corenblit, Dominique Fabre... Cette année, en plus des trois recueils (7 histoires de vie ; 6 histoires d'enquêtes ; 5 histoires extraordinaires), Réparer le langage publie aussi Têtes froides, un polar mitonné par des étudiants de BTS du lycée Ozenne en partenariat avec le Musée d'histoire naturelle de Toulouse. Benoît Séverac en a parrainé les frissons. Les dix-neuf récits déploient une réjouissante diversité d'approches et de styles. Certains romans ont été conçus dans des classes d'allophones arrivants, comme Le chat de l'espace -Exoplanète- K0495, supervisé par Jolan Bertrand au lycée Maurice Bécanne à Toulouse. Si à l'oral on entendait l'italien, l'albanais, l'ouïghour ou le géorgien, le français était cependant l'unique langue autorisée pour l'écrit. Au lycée parisien Lucas de Nehou, Maïa Brami a elle aussi accompagné des allophones. Leur Issa à Paris, lettres africaines évoque les conditions des migrants. Quant aux élèves de Manu Causse au collège Rosa Parks à Toulouse, ils ont revisité les Métamorphoses d'Ovide pour dénoncer les réseaux sociaux dans Maudit pique-nique.