L'âme fourvoyée. Ettore vit en périphérie milanaise. Après l'été, il part à l'école à la grande ville. Et le narrateur de Du mauvais côté de Davide Coppo de plonger dans le marigot de la sociabilité lycéenne. Son meilleur ami de collège le néglige, Ettore se sent seul. Dans ce grand établissement du centre-ville, on s'enflamme pour des sujets qui lui étaient jusqu'alors inconnus. La famille d'Ettore, classe moyenne, sans histoire et dont la génération des grands-parents a travaillé aux champs, n'est pas politisée. Lors des débats pour l'élection du délégué de classe, il ne comprend pas pourquoi tant d'animosité se concentre sur Giulio, qu'il trouve pourtant charismatique et très beau. Ce dernier l'introduit à la « Fédération ». On lui prête des livres sur Jan Palach, le jeune Pragois qui s'était immolé par le feu pour protester contre l'invasion soviétique, sur le membre de l'IRA Bobby Sands mort dans les geôles britanniques, sur le traitement des Palestiniens par l'État juif. Ettore se procure également une biographie de Mussolini. Presque à son insu, il tombe dans les rets d'un mouvement néofasciste. À la Fédération, tous sont jeunes, déclassés, en recherche d'identité ferme et de sensations fortes... C'est la confusion des genres idéologiques : « On pouvait partager le champ de bataille avec les gauchistes car les plus grands des ennemis sont l'État bourgeois, le capitalisme et l'impérialisme. » Ce premier roman de Davide Coppo, inspiré de son propre parcours, démêle avec finesse l'écheveau complexe des raisons amenant un garçon manquant de confiance en soi et de véritables repères culturels à embrasser une radicalité des plus violentes.