27 mois ! 27 mois que je vous ai quitté sans un adieu… C’est dire si je suis heureux de vous retrouver, lecteurs, bloggeurs, etceurs. Il faut dire que je reviens de loin. Du purgatoire des bloggeurs. Là où disparaissent des personnes qui n’existaient déjà que virtuellement dans la blogosphère. Un beau jour la fatigue du blog saisit ces incorrigibles bavards, à commencer par les pires : les bloggeurs littéraires. Et les voilà renvoyés au néant numérique. J’en reviens et c’est comme une renaissance. Là-bas j’ai déambulé (bullé aussi) sans fin. Plus de livres, plus de commentaires, plus d’amis. Il reste bien fessebouc, mais ce sont des « amis » qui n’ont pas grand-chose à vous dire à part : je mange bien, je dors bien, les vacances (hélas avec leurs photos) sont sympas. On y perd même ses principes !   Oui, j’ai arrêté de lire. Deux romans en 27 mois. Houellebecq, La carte et le territoire (il paraît qu’il méritait le Goncourt) et Antoine Silber, Le silence de ma mère (Denoël), très touchant. Tiens, quand je vous dis que j’ai perdu mes principes. Je salue un ex-confrère, quelqu’un à qui j’ai serré la main au marché bio de mon quartier il y a quoi, trois ou quatre ans ? J’ai traversé une dizaine de polars aussi. Mais surtout j’ai engouffré des séries télés par dizaines. The Wire (Sur écoutes), Mad men , Treme . Des merveilles, loin des livres, près du monde.   Je me suis aussi lancé dans une bien étrange aventure : écrire un livre. Quelle idée, non mais quelle idée ! Et je n’ai même pas l’excuse de ne pas savoir ce que c’est. Plus de trois ans de travail, d’abattement, de bagarre avec les mots, d’angoisse existentielle et politique. Mais après trois séjours en Irlande et quelques autres lieux désolés, j’ai mis un point final à un très (trop) gros manuscrit. S’il sort un jour, comme diraient les enfants, je vous le ferais dire.   Ecrire ! Ce fut d’abord ne plus lire. Enfin c’est une façon de parler. J’ai bien lu une cinquantaine d’essais, pas loin de 100 kilos de coupure de presse (sur Ryanair on n’a droit qu’à 20Kg en soute et 10 en bagage accompagné…), j’ai suivi au jour le jour une bonne cinquantaine de sites internet, regardé une dizaine de documentaires, etc. Tout ça pour ça ! Mais je ne parvenais à me dire (et à devenir) éditeur. Quelques beaux textes qui ont fait le tour des maisons d’éditions n’ont pas trouvé preneurs, à part quelques mots contrits («  le sujet a déjà été traité par nous en 1972  », «  ce manuscrit n’entre pas dans le cadre de nos collections  », «  le sujet est triste  »), beaucoup de silences, jamais de retours (heureusement avec internet on ne perd plus les manuscrits et on ne se ruine pas en impression). Pourtant un jour une femme m’a envoyé un texte magnifique. J’avais décidé de ne plus en lire, je devais écrire, etc. Son sujet m‘intéressait. J’ai fait une magnifique rencontre avec l’auteur. Il sort le 26 mai chez Héloïse d’Ormesson. Du coup, les manuscrits se sont abattus à nouveau sur mon bureau. Qui lira verra…   Quant à mes amies bloggeuses, j’ai parcouru, nostalgique, leurs écrits de temps en temps mais je les enviais trop de continuer à lire, alors je passais sans laisser de traces. Eh, les filles, je reviens, moi le desperado !  
15.10 2013

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