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Décès de l'historien controversé Ernst Nolte

Ernst Nolte - Photo DR

Décès de l'historien controversé Ernst Nolte

Ernst Nolte, l'un des plus célèbres historiens allemands, s'est éteint le 18 août à Berlin. Il avait fait polémique au milieu des années 1980 en considérant que le nazisme était une réponse aux violences du bolchévisme.

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Par Marine Durand
Créé le 23.08.2016 à 16h32

L'historien et philosophe allemand Ernst Nolte, l'un des historiens les plus reconnus de son temps mais aussi l'un des plus controversés, pour avoir mis sur le même plan le régime nazi et la révolution russe, est mort jeudi 18 août à Berlin. Il était âgé de 93 ans.

Né en 1923 à Witten, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Ernst Nolte a enseigné l'histoire dès le milieu des années 1960, d'abord à l'université de Marbourg, puis à l'université libre de Berlin, où il est devenu professeur émérite. Il s'est fait connaître au début de sa carrière en publiant plusieurs ouvrages consacrés au fascisme, parmi lesquels Les mouvements fascistes : l'Europe de 1919 à 1945, paru en 1991 chez Calmann-Lévy puis réédité chez Pluriel (1992) et chez Tallandier ("Texto", 2015), La guerre civile européenne 1917-1945 : national-socialisme et bolchévisme (Editions des Syrtes, 2000, réédité chez Perrin en 2011) ou encore Fascisme et totalitarisme (Robert Laffont, 2008).

Comme le rappelle Slate, Ernst Nolte reste également connu pour avoir déclenché, en 1986, la "guerre des historiens", qui l'a opposé notamment au sociologue et philosophe Jürgen Habermas. Dans un texte intitulé "Un passé qui ne veut pas passer, publié dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, Nolte soutenait qu'un "'nœud causal' existerait entre les goulags et les camps de concentration, que le national-socialisme serait une réaction à 'la menace existentielle' que représentait alors la révolution russe pour l'Allemagne, et qu'à ce titre, la violence communiste et la violence nazie seraient comparables", explique Slate.

Cette thèse, qui a déclenché une longue polémique dans le monde des historiens, lui a valu d'être accusé de minimiser les crimes nazis et d'être qualifié de "père du révisionnisme", ce dont il s'est toujours défendu, selon Libération.

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