11 janvier > Roman Etats-Unis

Si une parcelle de terre est constiutée de plusieurs mètres carrés, elle possède également une valeur symbolique. Tel est le sentiment de Louise, si attachée à la ferme des Peupliers. Ce lieu est hanté par "l’été rouge de 1919", celui où le propriétaire et l’un de ses employés noirs ont été sauvagement assassinés. Ils ont laissé une empreinte sanglante.

Est-ce que les origines nous déterminent ? Louise pense que son identité est liée à cet endroit et à ce nom de Freeman, "homme libre", dans l’Amérique d’aujourd’hui, où les inégalités - sociales, raciales - ou la précarité brisent beaucoup de rêves.Veuve, la gardienne de l’histoire doit vendre son bien. "J’ai besoin de cette terre. La pierre, le sol et les arbres sont mes os, mon sang et ma chair."

Quel déchirement de la confier à Paul, un être ambitieux, désireux de bâtir un lotissement sans âme. "Il a vu trop grand", mais c’est sa revanche sur une existence bafouée. Endetté jusqu’au cou, il perd tout, y compris sa femme et son fils. Impossible pourtant de quitter cette terre, qui lui est si chère. Alors il aménage un bunker souterrain, à l’insu des nouveaux propriétaires, Nathaniel et Julia. "Nous nous sommes trouvés, parce que nous sommes des survivants de nos enfances." Mais cette paix est perturbée par leur malaise conjugal et le mal-être de leur fils Copley. "Une bataille se déroule en lui. Il a des problèmes avec la vérité, la réalité et l’imaginaire." Un homme vient-il le voir la nuit ? La folie anime-t-elle cet endroit maudit ?

Patrick Flanery, un Américain installé à Londres, avait déjà publié un premier roman, Absolution. Dans celui-là tout en tension malgré quelques longueurs, le Bien et le Mal se confondent aisément face à la survie. "Le danger rôde partout", même chez soi. Un roman fait de sable mouvant. K. E.

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