Une filière "volontaire et dynamique", qui "exprime des inquiétudes" devant la fragilisation de ses modèles économiques et qui doit entrer "dans une logique de professionnalisation et de structuration". Tels sont les constats tirés de l’étude menée par le centre régional du livre (CRL) et le centre régional de ressources (C2R) de Bourgogne auprès de 336 professionnels de la chaîne du livre, dont 37 libraires, de novembre 2013 à mars 2014. Conduite dans le cadre de la réflexion sur la signature d’un contrat de progrès entre l’Etat et la Région, l’analyse passe en revue les cinq maillons qui constituent la filière, auteurs, édition, librairies, bibliothèques et manifestations littéraires, et se veut une base préalable à un chantier plus vaste réunissant professionnels et institutions chargés de se concerter pour dégager des pistes concrètes d’amélioration. Les premiers débats ont d’ailleurs eu lieu le 27 juin, lors de la restitution publique de l’étude.
Globalement, les données dégagées correspondent à la situation nationale. Auteure de l’étude et chargée de l’économie du livre au CRL, Bertille Détrie pointe toutefois, pour la librairie, une "régénération" bienvenue dans le métier, portée par l’arrivée de jeunes libraires qui reprennent des librairies indépendantes (dix depuis 2006) et ou en créent (cinq). Un mouvement qui concourt à l’émergence d’un "nouveau modèle de librairies", plus jeune, davantage diversifié et qui met l’accent sur son rôle culturel et les animations, mais qui n’empêche pas les entreprises d’être confrontées à une baisse de leur CA depuis 2008 et à l’augmentation de charges comme les loyers (4 %) ou le transport (2,5 %). Conjugués à des taux de rotation très élevés, entre 120 à 180 jours, ces facteurs conduisent à "une situation financière difficile", conclut le document. C. Ch.
