Édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef

Photo PHOTO OLIVIER DION

Collection encyclopédique en bande dessinée lancée il y a deux mois au Lombard, "La petite bédéthèque des savoirs" consacre ses petits livres, qui tiennent du "Que sais-je ?" en BD, à des sujets aussi divers que L’intelligence artificielle, Les requins, L’Univers ou Le heavy metal. Il est courageux et bienvenu que son cinquième volume ce 20 mai se penche sur le droit d’auteur, sous la signature de l’avocat et blogueur sur Livreshebdo.fr Emmanuel Pierrat et du dessinateur Fabrice Neaud.

Dans des vignettes aussi précises que drôles, les auteurs convoquent Victor Hugo, la Joconde ou le Petit Chaperon rouge. Ils citent les débats passionnés provoqués par les selfies d’un singe et traitent aussi bien des droits voisins et du droit des bases de données que de l’art des contrats, des sociétés de gestion collective ou de la contrefaçon. Ils s’intéressent aussi aux nouveaux outils et aux nouvelles idées pour adapter le droit d’auteur aux conditions de l’époque. Leur grand mérite est de réussir à "faire image", sur un sujet a priori abstrait.

Car c’est peu dire que le droit d’auteur n’est pas un thème évidemment accessible au grand public. Mais alors qu’on s’apprête à fêter le 9 septembre les 130 ans de la convention de Berne, qui a fixé les règles de la protection des œuvres littéraires et artistiques, ce droit fait l’objet de multiples remises en cause par les géants américains du numérique qui cherchent, au nom de la liberté, à le détourner à leur profit. Ceux-ci trouvent malheureusement souvent à Bruxelles des oreilles plus promptes à protéger les biens physiques que les créations de l’esprit. Il est heureux que soient apportés aux citoyens des moyens simples de comprendre que ce droit, qui préserve la propriété matérielle et morale des auteurs sur leurs œuvres, garantit simultanément la vitalité de la création intellectuelle et artistique, qui doit rester un bien commun.

20.05 2016

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