Edition

Fayard passe au graphique. La maison d’édition de la branche littérature du groupe Hachette Livre, dont la direction est assurée depuis juin 2022 par Isabelle Saporta, lancera cet automne la collection « Fayard Graffik ». Les deux premiers titres, Le théorème du Vaquita d’Hugo Clément, illustré par Dominique Mermoux et scénarisé par Vincent Ravalec ; et Jésus de Jean-Christian Petitfils, également scénarisé par Vincent Ravalec et illustré par intelligence artificielle, paraîtront le 4 octobre.

Codirigée par l’écrivain et réalisateur Vincent Ravalec (qui ne sera pas au scénario de tous les titres) et Damien Bergeret, directeur littéraire de Fayard, la collection comprendra quatre à cinq titres d’ici la fin de l’année, avec notamment des productions de François Gemmene et Thomas Porcher. A terme, son rythme de croisière devrait se situer autour de huit à dix nouveautés par an et de trois axes principaux : le fonds, l’histoire et les essais. En janvier paraîtra notamment l’adaptation graphique du roman de Boris Vian, Trouble dans les andains, tandis que des titres dédiés à l’histoire de la guerre et au peintre Gustave Caillebotte sont annoncés pour le printemps 2024.

Nouveau public

« Fayard Graffik » a d’abord été pensé pour élargir le lectorat de la maison. « Nous ne sommes pas un éditeur BD, nous sommes et nous restons une maison généraliste qui se lance dans le format illustré pour amener de nouveaux lecteurs à s’intéresser aux sujets de fonds que nous avons l’habitude de publier », rappelle à Livres Hebdo Isabelle Saporta. La patronne de Fayard, qui pensait déjà à développer une offre graphique quand elle était directrice littéraire, est partie du constat que la jeune génération « lit volontiers » des romans graphiques ou de la BD pour s’informer, « mais pas ou très peu » les essais. « Nous avons pourtant chez Fayard des auteurs extrêmement talentueux qui ne touchent pas cette population pour cette seule raison de format, poursuit Isabelle Saporta. Afin de faire passer plus massivement leurs messages, il nous fallait un nouveau canal. »

Un challenge en soi : éditeur d’essais et de romans, Fayard est néophyte en bande dessinée ou roman graphique. Ses rares incursions dans l’illustré se limitaient jusqu’à présent à des coéditions, comme avec Glénat pour la série de BD historiques « Ils ont fait l’histoire ». Pour développer « Fayard Graffik », dont la fabrication et la distribution sont gérées en direct, il a donc fallu repenser toute l’organisation. « Avec Damien Bergeret, nous avons quasiment mené campagne en interne pour expliquer le projet et nous donner les moyens de le développer, détaille Isabelle Saporta. Nous avons discuté avec la fabrication pour choisir le format, le papier... et nous aurons recours à une distribution dédiée pour travailler les réseaux BD avec lesquels nos équipes n’ont pas l’habitude de travailler. »

Fayard s’est aussi constitué un pool d’illustrateurs qui devraient travailler sur les quatre cinquièmes de la collection, les titres restants étant quant à eux illustrés par IA comme c’est le cas pour Jésus de Jean-Christian Petitfils.

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